Famine à Gaza : « contraint par l’armée Israélienne d’emprunter des routes dangereuses », un camion humanitaire se renverse et tue 20 Palestiniens

Cinq nouvelles personnes sont mortes de faim dans la bande de Gaza. En tout, au moins 193 Gazaouis sont morts de malnutrition, dont 96 enfants, selon le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne. Pourtant, face au génocide et à la famine organisée par Israël, l’aide humanitaire est toujours insuffisante, inefficace, et entravée par l’armée de l’État génocidaire.

La Défense civile de Gaza a fait état de la mort de vingt personnes dans l’accident d’un camion de vivres qui s’est retourné sur la foule dans la nuit de mardi 5 à mercredi 6 août. « Le camion s’est renversé alors que des centaines de civils attendaient de l’aide alimentaire dans la zone de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

« Le camion avait été contraint par l’armée israélienne d’emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées » et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué, selon l’AFP.

« Il faudrait des centaines de camions par jours pendant des années »

« Malgré la récente autorisation limitée de quelques camions d’aide, l’occupant (Israël, NDLR) entrave délibérément le passage sûr et la distribution de cette aide. Elle oblige les conducteurs à emprunter des itinéraires surchargés de civils affamés qui attendent depuis des semaines les produits de première nécessité », a accusé mercredi 6 août au matin le gouvernement de Gaza.

Ce « comportement délibéré et criminel se solde souvent par des foules désespérées qui se ruent sur les camions et s’emparent de leur contenu par la force », a également expliqué l’administration contrôlée par le Hamas.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), l’aide reçue en partie est « une bouffée d’oxygène », mais elle reste « largement insuffisante » par rapport aux besoins sur le terrain.

Les besoins à Gaza « sont tels qu’il faudrait des centaines de camions, non seulement chaque jour, non seulement chaque semaine, mais pendant des mois, voire des années » a déclaré, mardi 6 août, lors d’un point presse régulier de l’ONU à Genève Jens Laerke, porte-parole de l’OCHA.

Les largages aériens sont « inefficaces et dangereux et obligeront les gens à risquer leur vie pour de la nourriture », estime également Médecins sans frontières.

« S’il existe une volonté politique d’autoriser les largages aériens, qui sont très coûteux, insuffisants et inefficaces, il devrait y avoir une volonté politique similaire pour ouvrir les points de passage », abonde le chef de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, sur X.

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