Génocide à Gaza : la France « procédera à des largages aériens », l’ONU appelle à « inonder » Gaza d’aide alimentaire

L’armée israélienne a annoncé samedi 26 juillet qu’une « pause tactique » de ses opérations militaires serait observée quotidiennement afin, se prévalent ses dirigeants, de permettre la distribution de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Les largages d’aide sont ainsi autorisés depuis dimanche 27 juillet.

La France « procédera dans les prochains jours à des largages aériens » d’aide sur Gaza « afin de répondre aux besoins les plus essentiels et les plus urgents de la population civile », a indiqué une source diplomatique à l’Agence France-Presse. « La plus grande précaution sera prise pour assurer la sécurité des populations lors de ces opérations », a précisé cette source.

Des largages aériens dangereux

Dès le lundi 28 juillet, le chancelier Friedrich Merz avait annoncé que l’Allemagne allait organiser avec la Jordanie un « pont aérien de biens humanitaires vers Gaza », ajoutant que la France et le Royaume-Uni étaient disposés à rejoindre cette initiative. Deux avions jordaniens et un troisième appareil sous pavillon émirati ont ainsi largué 25 tonnes d’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne, tandis que l’armée israélienne s’est targuée d’avoir parachuté des lots dans la nuit du samedi au dimanche, comprenant de la farine, du sucre et des conserves.

« Ces opérations n’ont pas vocation à se substituer à un accroissement significatif des volumes d’aide qui supposent une ouverture sans délai par Israël des points de passage terrestres. La France travaille également à des acheminements par voie terrestre, solution de loin la plus efficace pour permettre un acheminement massif et sans entrave des biens humanitaires dont la population a désespérément besoin », a ajouté la source diplomatique à l’AFP.

Selon Philippe Lazzarini, le chef de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, les largages aériens sont dangereux et peu efficients : ils peuvent « tuer des civils affamés » en tombant du ciel.

2,4 millions de Palestiniens sont assiégés dans la bande de Gaza par Israël depuis le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont alerté dimanche sur des « niveaux alarmants » de malnutrition. Mardi 29 juillet, un rapport de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification, Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire en français), organisme international de surveillance de la faim soutenu par l’ONU, a affirmé que le « pire scénario de famine est en cours à Gaza ».

« Cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu au cours de ce siècle »

De leur côté, les agences de l’ONU ont appelé mardi à « inonder » d’aide alimentaire la bande de Gaza, menacée d’une « famine généralisée », où le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que la guerre avec Israël avait déjà fait plus de 60 000 morts.

« Nous devons inonder Gaza, immédiatement et sans entrave, d’aide alimentaire massive, et la maintenir chaque jour afin d’éviter une famine généralisée », a déclaré Cindy McCain, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), dans un appel conjoint avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Unicef.

Pour le PAM, la catastrophe humanitaire à Gaza rappelle les famines en Éthiopie et au Biafra, au Nigeria, au siècle dernier, et « cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu au cours de ce siècle ».

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