Lyne Haigar et Amel Delimi, du Collectif des avocats France-Palestine : « Il y a une obsession sécuritaire quand il s’agit de demandeurs d’asile palestiniens »
Le ministère des Affaires étrangères a annoncé, vendredi 1er août, que la France n’acceptera plus sur son territoire jusqu’à nouvel ordre de Gazaouis évacués.
En cause : les failles ayant permis l’accueil d’une étudiante gazaouie de 25 ans – qui devait faire sa rentrée en septembre à Sciences Po Lille – des propos antisémites qu’elle aurait tenus en ligne et qui lui valent aujourd’hui d’être visée par une enquête.
Des captures d’écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu’un compte – attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis – a partagé des messages appelant à tuer des Juifs. De plus, « tous les profils qui sont entrés en France vont faire l’objet d’une nouvelle vérification », a annoncé le locataire du Quai d’Orsay, Jean-Noël Barrot.
Si l’étudiante en question a accepté de quitter la France pour le Qatar, le gel des évacuations condamne toute une population à survivre dans l’enfer qu’est la bande de Gaza. Membres du Collectif des avocats France-Palestine, spécialisé dans l’évacuation de civils palestiniens depuis novembre 2023, Lyne Haigar et Amel Delimi décryptent, pour l’Humanité, les dangers d’une telle décision :
Comment appréhendez-vous cette affaire au vu de votre travail depuis presque deux ans ?
Lyne Haigar : Nous sommes consternées. On n’a pas eu de primeur d’information de la part du Quai d’Orsay, avec lequel on est évidemment en contact. On l’a appris comme tout le monde sur Franceinfo, lorsque Jean-Noël Barrot a formulé...