Guerre en Ukraine : un bébé tué dans une frappe russe dans le Nord-Est

Les frappes russes se poursuivent sur le territoire ukrainien, faisant plusieurs victimes et dégâts matériels. Le Figaro fait le point sur la situation ce mardi 6 février.

Un bébé tué et trois femmes blessées dans une frappe russe

Un bébé de deux mois a été tué et trois femmes ont été blessées mardi dans une frappe russe dans le nord-est de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov. «Vers 02H30 du matin (00H30 GMT), un hôtel de trois étages a été détruit à Zolotchiv (...), à la suite de deux frappes de missiles S-300 par les occupants» russes, a indiqué le responsable sur Telegram. «Un enfant de deux mois est mort. Trois femmes ont été blessées et sont hospitalisées», a-t-il déploré. Selon le responsable, le bébé était «né le 4 décembre 2023» et les trois femmes blessées «par des éclats d'obus» sont âgées de 21, 28 et 39 ans. La mère de l'enfant décédé fait partie des personnes hospitalisées, a précisé Oleg Synegoubov.

Au total, selon lui, «sept maisons, 19 infrastructures civiles (magasins, cafés, kiosques), et deux bâtiments locaux administratifs» notamment ont été «endommagés» dans la frappe nocturne russe. Le parquet général, la police nationale et les secouristes ukrainiens ont diffusé plusieurs photos montrant notamment un toit enchevêtré, et des pompiers s'affairant dans les décombres en pleine nuit. Zolotchiv est une petite ville située au nord de Kharkiv, à moins de 25 km de la frontière avec la Russie, et comptait avant l'invasion russe en 2022 près de 8.000 habitants. Plus au sud, le corps d'un homme de 59 ans a été découvert dans la région de Kherson dans les décombres d'un immeuble touché par un autre bombardement nocturne russe, selon les services du procureur régional.

Aide militaire à l'Ukraine : la Russie interdit des importations venant d'Equateur

La Russie a annoncé la suspension de l'importation de bananes venant d'Équateur, quelques semaines après que Quito a indiqué vouloir échanger avec les États-Unis des anciens équipements militaires soviétiques que Washington entend livrer ensuite à l'Ukraine. Dans un communiqué publié par Rosselkhoznadzor, le service russe de surveillance vétérinaire et phytosanitaire, l'organisme a dit avoir «suspendu» à «partir du 5 février» l'autorisation de cinq exportateurs équatoriens, invoquant la détection d'un insecte ravageur. Or plus de 9 bananes sur 10 importées en Russie proviennent d'Équateur, selon les médias russes. La même décision d'interdiction est appliquée «à partir du 9 février», selon Rosselkhoznadzor, pour certaines fleurs d'Équateur habituellement importées en Russie.

Ces mesures restrictives interviennent après que le président équatorien Daniel Noboa eut déclaré le 10 janvier accepter l'offre de Washington d'échanger des anciens équipements militaires soviétiques contre des armements américains nouvelle génération d'une valeur estimée à environ 185 millions d'euros. Les États-Unis avaient précisé que les armes échangées par l'Équateur seraient ensuite envoyées à l'Ukraine pour l'aider sur le champ de bataille contre la Russie. Cet accord bilatéral a suscité la colère de Moscou. «Une telle décision imprudente a été prise par la partie équatorienne sous la pression sérieuse de parties intéressées extérieures», avait dénoncé la semaine dernière la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Maria Zakharova, face à la presse, avait au passage rappeler, selon elle, «l'obligation» contractuelle de l'Équateur «de ne pas transférer (ces équipements soviétiques) à un tiers sans avoir obtenu l'accord de la partie russe». Daniel Noboa, né aux États-Unis, avait toutefois estimé quelques jours auparavant que l'Équateur, selon lui, était dans son droit car il ne s'agissait que «de féraille», assurant ainsi que Quito «poursuivrait l'accord dans tous les cas». Le dirigeant équatorien avait échangé en décembre 2023 avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, en marge de l'investiture de l'Argentin Javier Milei à Buenos Aires. Depuis le début de son assaut en Ukraine il y a quasiment deux ans, Moscou cherche de son côté à renforcer ses liens économiques et diplomatiques avec le «Sud global», dont les pays sud-américains et africains, notamment pour contourner les sanctions occidentales.