Réchauffement climatique : après l’effondrement d’un glacier sur un village suisse, les autorités craignent des inondations massives

En quelques secondes, le village de Blatten, en Suisse, a disparu sous plusieurs millions de tonnes de glace et de roche, mercredi 28 mai. L’éboulement du glacier du Birch a ainsi détruit en grande partie cette commune du canton du Valais, dans la vallée du Lötschental, dans la partie centrale des Alpes. L’effondrement du glacier était attendu depuis plusieurs jours et les habitants avaient pu être évacués, mais une personne âgée de 64 ans est portée disparue.

La région est maintenant menacée par une crue torrentielle du lac qui s’est formé sur le village rayé de la carte, qui pourrait alors inonder la vallée et causée encore plus de dégâts. Jeudi 29 au matin, les autorités envisageaient une rupture brutale du barrage naturel de gravats et le déversement de millions de cubes d’eaux du lac artificiel.

Avec le réchauffement climatique, « la roche devient instable »

Cependant, le Stéphane Ganzer, le chef du département de la sécurité du canton du Valais a « eu des informations de la part des géologues, des spécialistes qui tendent à nous dire qu’un tel évènement aurait peu de chances de se produire ». Le barrage artificiel de Ferden – une commune en contrebas – préventivement vidé, « nous permettrait d’avoir une zone tampon qui empêcherait qu’on ait une déferlante sur la plaine », a-t-il ajouté.

« Il semble peu probable que le lac fasse se casser soudainement, brutalement cette énorme masse de détritus qui résulte de l’éboulement. C’est peu probable, mais on n’aime pas tellement ce mot peu probable ici depuis hier, parce qu’on sait que peu probable peut devenir probable », a également insisté le responsable. Des plans d’évacuation sont étudiés, et les habitants des communes concernées sont prêts à toutes éventualités.

« La paroi de 500 mètres au-dessus du glacier est dans du permafrost », qui se dégrade à cause du réchauffement climatique, explique au site d’information Swissinfo le professeur à l’université de Lausanne et spécialiste du pergélisol Christophe Lambiel. Avec la dégradation du pergélisol, « la roche devient instable, des blocs chutent et alourdissent le glacier, qui s’accélère sur une pente raide », ajoute-t-il. « Plus un glacier est lourd et situé sur une pente raide, plus il peut avancer rapidement », poursuit le spécialiste.

En mars dernier, à l’occasion de la première journée mondiale des glaciers, l’ONU alertait de la question de « survie » de la lutte contre la fonte des glaces. L’Organisation météorologique mondiale publiait en effet un communiqué alarmant : toutes les régions glaciaires ont enregistré une perte de masse nette en 2024, pour la troisième année consécutive.

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