Crues dans l’Ouest : l’état de catastrophe naturelle reconnu pour 112 communes

112 communes de l’Ouest, dont Rennes et Redon, sont concernées par la qualification d’état de catastrophe naturelle. Ces territoires avaient été touchés fin janvier par des crues d’une rare intensité, engendrées par la dépression Herminia, accompagnée de fortes pluies et de rafales de vents. Une nouvelle qui est loin d’être anodine pour les habitants touchés par les dégâts matériels engendrés par ces crues qui n’ont pas fait de victimes humaines.

« L’état de catastrophe naturelle constaté par arrêté peut ouvrir droit à la garantie des assurés contre les effets des catastrophes naturelles sur les biens faisant l’objet des contrats d’assurance visés au code des assurances (…) », peut-on lire dans l’arrêté, publié dimanche 9 février, dans le Journal officiel.

Dans le détail, cette mesure concerne 70 communes d’Ille-et-Vilaine, 24 dans le Morbihan, douze en Loire-Atlantique, trois en Mayenne, deux dans le Maine-et-Loire et une dans le Calvados. Selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, « dès jeudi, 125 dossiers ont été examinés et ce matin (dimanche), l’état de catastrophe naturelle a été reconnu pour 112 communes ». Et de préciser sur le réseau social X : « Les 13 restantes seront réévaluées sous peu, à partir d’expertises complémentaires ».

Des crues exceptionnelles depuis plus de 40 ans

« L’intensité anormale du phénomène durant l’évènement est caractérisée au regard du débit des cours d’eau qui présente une période de retour supérieure ou égale à 10 ans » précise l’arrêté. Une « période de retour » est la durée moyenne au cours de laquelle, statistiquement, un évènement d’une même intensité se reproduit.

La succession de trois tempêtes hivernales ainsi que leur lot de pluie sur des sols déjà saturés ont entraîné des crues exceptionnelles depuis plus de 40 ans sur les rivières Vilaine et Seiche, en Ille-et-Vilaine. Le mois de janvier à Rennes a été le plus pluvieux depuis 1945, tous mois confondus, selon Météo France. L’intensité de ce type de phénomènes météorologiques extrêmes est favorisée par le réchauffement climatique, d’origine humaine.

Le 6 février, la Caisse centrale de réassurance (CCR) a estimé entre 130 et 160 millions d’euros le coût pour le régime « Cat Nat » (catastrophes naturelles) de la succession de tempêtes et de crues qui ont touché l’ouest de la France fin janvier. Le réassureur public estime que ce coût des événements couvre « entre 6 000 et 8 000 sinistres habitations et professionnels assurés ».

Ainsi, la qualification de catastrophe naturelle est plus que bienvenue, dans un contexte où l’Union nationale des associations familiales et 60 millions de consommateurs avaient plaidé, également à la fin du mois de janvier, pour une harmonisation des procédures des assureurs concernant les sinistres habitations.

Des trucs et astuces déployés par les assureurs pour ne pas dédommager avaient par exemple été mis en exergue, comme le fait de jouer sur des erreurs de déclaration ou sur les délais de paiement, de minimiser les dommages, ou bien encore de temporiser à chaque étape entre la déclaration et l’acceptation de la prise en charge…

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