Emmanuel Macron mise sur une conférence de presse pour relancer un quinquennat à la peine

Celui qui se rêve depuis 2017 « maître des horloges » tente un nouveau coup de poker pour prendre la main sur l’agenda. Emmanuel Macron tiendra, mardi 16 janvier à 20 h 15, une conférence de presse pour essayer de donner un nouveau souffle à un quinquennat à la peine. « La conférence de presse s’inscrit dans le cadre du rendez-vous avec la nation commencé avec les vœux du 31 décembre et qui s’est poursuivi avec la nomination du premier ministre Gabriel Attal et de son gouvernement », assure l’Élysée à propos de cet exercice auquel le président ne s’est pas livré, sous cette forme, depuis le 25 avril 2019, après la crise des Gilets jaunes.

La loi immigration contestée

Depuis l’été dernier le chef de l’État est en quête d’une « initiative politique d’ampleur ». Sa première tentative avec les « rencontres de Saint-Denis » s’est soldée par un échec. Pire, elle a marqué le début des concessions à LR et au RN sur la question de l’immigration, débouchant sur la loi de la honte contestée dimanche dans la rue.

Un appel à la mobilisation, réunissant un arc inédit de personnalités – de Sophie Binet à Jacques Toubon, en passant par Josiane Balasko, Fabien Roussel ou encore Marina Foïs -, a également été lancé pour le 21 janvier. C’est pourtant un sillon que le président semble déterminer à creuser pour l’heure, lui qui a appelé lors de ses vœux télévisés au « réarmement de la nation ».

Un remaniement pour rien

Le remaniement et l’arrivée à Matignon de Gabriel Attal n’ont pas mieux réussi. Non seulement nombre de ministres – à commencer par Rachida Dati et Catherine Vautrin – viennent des rangs de la droite LR, et la fusion de ministères essentiels (la Santé avec le Travail, l’Éducation avec les Sports) laisse craindre le pire pour les services publics, mais la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, à peine arrivée en poste, a dévoilé le fond de sa pensée libérale et réactionnaire en justifiant la scolarisation de ses enfants dans l’établissement privé Stanislas.

Le pouvoir d’achat à l’abandon

Pendant ce temps, la première préoccupation des Français – à savoir le pouvoir d’achat – est laissée à l’abandon. Malgré les affirmations du ministre de l’Économie Bruno le Maire qui assure agir contre la flambée des prix, l’inflation fait toujours des ravages dans le portefeuille des Français. Et, comme le démontre l’opération « vérité sur les salaires » lancée par le PCF, les fiches de paie sont toujours à la traîne.

Si la politique gouvernementale profite à n’en pas douter aux plus riches – les 42 milliardaires de l’Hexagone ont gagné 230 milliards en trois ans, selon une étude publiée par Oxfam pour l’ouverture du forum de Davos ce lundi -, ce sont de nouveaux coups que l’exécutif s’apprête à faire pleuvoir sur les salariés. Des ballons d’essai ont déjà été lancés ces dernières semaines par les ministres comme sur la limitation de l’indemnisation des chômeurs seniors ou la restriction des recours en cas de licenciement. Reste à savoir comment Emmanuel Macron essaiera de vendre aux Français ce « cap », qui n’a rien de neuf.