Arrêté pour "terrorisme", le maire d'Istanbul dénonce des accusations "immorales et sans fondement", alors que la contestation se poursuit
Le maire d'Istanbul et principal rival de Recep Tayyip Erdogan, Ekrem Imamoglu, arrêté mercredi pour "corruption" et "terrorisme", a dénoncé devant la police des accusations "immorales et sans fondement", selon une déclaration partagée samedi 22 mars par la municipalité de la métropole turque. "Les accusations immorales et sans fondement qui me sont adressées, allant des rapports fabriqués au calendrier des enquêtes, visent à saper ma réputation et ma crédibilité", a déclaré le maire, qui est arrivé au palais de justice de Caglayan pour y être présenté à un procureur.
"Ceux qui sont derrière cette stratégie devront répondre de leurs actes devant les tribunaux. Je porterai plainte contre les personnes et les institutions impliquées", a-t-il prévenu. "Non seulement cette procédure nuit à la réputation internationale de la Turquie, mais elle brise aussi la confiance dans la justice et dans l'économie", a-t-il ajouté.
Chute de l'indice boursier
L'indice vedette de la Bourse d'Istanbul a chuté de plus de 16,5% cette semaine, une chute inédite depuis 2008, selon des analystes. Le maire dit "ressentir la force de millions de personnes" qui le soutiennent : "Quoi qu'il arrive, je lutterai pour la justice et la vérité par les moyens légaux jusqu'à la fin de ma vie", a-t-il déclaré, à la veille de ce qui devait être sa désignation pour être candidat de son parti à la présidentielle prévue pour 2028.
Malgré les restrictions d'accès, au moins 1 000 personnes, selon l'AFP, s'étaient pressées aux abords du tribunal stambouliote de Caglayan, protégé par un très important dispositif policier. Des images des manifestations massives ont notamment été relayées par le compte de la municipalité d'Istanbul sur les réseaux sociaux. Samedi midi, le ministère de l'Intérieur turc avait évoqué le chiffre de 343 personnes interpellées.