Turquie : comment la contestation populaire emmenée par la jeunesse d’Istanbul pourrait emporter Erdogan
Ekrem Imamoglu, 54 ans, maire d’Istanbul, a été placé en détention le 23 mars. Son arrestation fait suite à l’invalidation de son diplôme par l’université d’Istanbul. Officiellement, il est en prison pour « création et direction d’une organisation criminelle, acceptation de pots-de-vin, détournement de fonds, enregistrement illégal de données personnelles et manipulation d’appels d’offres publics dans le cadre d’une enquête financière ». Depuis, la Turquie est en ébullition.
Les manifestations se multiplient et la jeunesse est particulièrement mobilisée. À l’occasion de la fête de l’Aïd-el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, le président Recep Tayyip Erdogan a octroyé aux fonctionnaires trois jours de congé en plus des trois habituellement donnés, pour tenter de briser la révolte qui gagne l’ensemble du pays. Le 29 mars, le Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste social-démocrate), la formation d’Imamoglu, annonçait la participation de 2 millions de personnes au grand rassemblement organisé sur les bords du Bosphore. État des lieux, alors que les prochaines semaines...