Gaza : le système de santé saturé par les victimes d’attaques israéliennes aux points de distribution d’aide humanitaire, alerte la Croix-Rouge

Les hôpitaux de Gaza au bord de l’asphyxie face à une vague ininterrompue de blessés. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué ce mardi 8 juillet qu’une « forte augmentation » des incidents survenus en marge des sites de distribution d’aide humanitaire à Gaza poussait au-delà de ses capacités le système de santé déjà saturé du territoire palestinien.

« L’ampleur et la fréquence de ces incidents sont sans précédent », affirme dans un communiqué le CICR, dont l’hôpital de campagne de 60 lits à Rafah, dans le sud de Gaza, a selon le comité enregistré 200 décès et soigné plus de 2 200 blessés par arme à feu depuis la mise en place fin mai de nouveaux sites de distribution d’aide. Aujourd’hui pratiquement tous les hôpitaux publics de Gaza sont hors service ou ont été détruits, celui de Rafah est le dernier entièrement opérationnel de la région.

Les centres de santé submergés

Pour faire face à l’afflux de blessés, le CICR explique que tout son personnel participe désormais aux efforts d’urgence : « les kinésithérapeutes aident les infirmières à nettoyer et panser les blessures. Les agents d’entretien font désormais office d’aides-soignants et transportent les brancards là où ils sont nécessaires. Les sages-femmes se sont mises à dispenser des soins palliatifs », détaille l’organisation médicale.

En plus de manquer de personnels, les centres hospitaliers manquent également de matériels et de fournitures médicales, de médicaments, de carburants, ou de sacs mortuaires. De quoi compromettre la prise en charge des blessés et des personnes décédées.

Risques de complicité de « crimes de guerre »

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), le programme d’aide financé par les États-Unis et Israël, est remise en cause par l’ONU et des dizaines d’ONG internationales, notamment pour sa violation des principes humanitaires et l’opacité de ses financements.

L’organisme privé et militarisé est le seul à pouvoir distribuer de l’aide humanitaire à Gaza. Il dit avoir distribué des dizaines de millions de repas depuis qu’il a commencé à opérer sur le territoire palestinien, le 26 mai 2025. Cependant ses opérations sont marquées quasi-quotidiennement par des scènes chaotiques et des tirs de l’armée israélienne sur des civils espérant recevoir des colis alimentaires.

Plus de 600 personnes ont été tuées alors qu’elles attendaient pour accéder aux rations délivrées sur les sites de distribution d’aide, a déclaré vendredi le Bureau des droits de l’homme des Nations unies lors d’une conférence de presse à Genève. Lundi 23 juin, 15 organisations de défense des droits humains ont donc appelé dans une lettre ouverte la GHF à cesser ses activités, la mettant en garde contre les risques de complicité de « crimes de guerre ».

L’armée israélienne a reconnu à plusieurs reprises avoir ouvert le feu en direction de « suspects » présentant une « menace » aux abords des centres de la GHF.

Le Croissant-Rouge, rattaché au CICR, a annoncé mardi qu’un de ses établissements de santé dans la ville de Gaza, où des « milliers de patients » sont soignés, était contraint de cesser ses activités « après que des obus ont frappé les environs » du bâtiment.

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