Présidentielle américaine : "Je ne suis pas un nazi", se défend Donald Trump

À une semaine de la présidentielle américaine, Donald Trump se défend d'être un "nazi". Le candidat républicain à la Maison Blanche a affirmé, lundi 28 octobre, être "le contraire d'un nazi", après plusieurs jours de polémiques provoqués par la complaisance supposée de Trump à l'égard d'Adolf Hitler.

Alors que se profile un scrutin particulièrement incertain entre la candidate démocrate Kamala Harris et Donald Trump, ce dernier est sous le feu des critiques pour d'anciennes déclarations qu'il aurait tenues et après un meeting à New York marqué par des propos racistes.

"La nouvelle ligne de Kamala est que tous ceux qui ne votent pas pour elle sont des nazis. Nous sommes des nazis [selon Kamala Harris]", a lancé Donald Trump à ses partisans lors d'un meeting à Atlanta, dans l'État-clé de Géorgie. "Je ne suis pas un nazi, je suis le contraire d'un nazi", a-t-il ensuite assuré à son auditoire.

La semaine dernière, John Kelly, son ancien chef de cabinet à la Maison Blanche, avait pourtant estimé que son ex-patron répondait à la définition d'un fasciste, une accusation reprise par Kamala Harris. Selon John Kelly, Donald Trump aurait également dit qu'Adolf Hitler avait "fait de bonnes choses".

Dimanche, c'est son meeting au Madison Square Garden de New York qui a créé la polémique, après les déclarations d'un humoriste jugées racistes. Porto Rico, territoire américain des Caraïbes, est "une île flottante d'ordures au milieu de l'océan", a lancé Tony Hinchcliffe. "Cette plaisanterie ne reflète pas l'opinion du président" Trump, a fait savoir une de ses porte-parole.

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Donald Trump "veut un pouvoir sans contrôle"

La vice-présidente et son colistier Tim Walz vont se rendre cette semaine dans l'ensemble des sept États-clés, les plus disputés. La candidate de 60 ans a commencé lundi par le Michigan, avec un déplacement axé sur le secteur manufacturier dans cet État berceau de l'industrie automobile.

"Tant de choses sont en jeu dans cette élection, et nous ne sommes pas en 2016 ou en 2020", a-t-elle déclaré à ses partisans. "Nous pouvons tous constater que Donald Trump est encore plus instable et plus déséquilibré, et maintenant il veut un pouvoir sans contrôle, et cette fois-ci il n'y aura personne pour l'arrêter", a ajouté la vice-présidente.

Ces derniers jours, la tension est encore montée d'un cran, alimentée par la crainte que l'ancien président ne refuse à nouveau de reconnaître sa défaite, comme en 2020, en cas de victoire du camp adverse.

Et s'il venait à gagner il a promis un grand programme d'expulsion des migrants et de s'en prendre aux "ennemis de l'intérieur".

"Je suis latino et je vote Trump"

Mais c'est autre chose que retient Cesar Viera, 18 ans, qui habite au nord d'Atlanta et qui votera pour le républicain pour la première présidentielle de sa vie. Car "il est tout simplement le meilleur pour notre économie", explique-t-il à l'AFP. Il a regardé le meeting au Madison Square Garden dimanche et il n'y a rien vu de raciste ou de blessant : "Je suis latino et je vote Trump", ajoute-t-il, drapeau américain autour des épaules.

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Donald Trump espère bien reconquérir la Géorgie, un État de la "ceinture de la Bible" qu'il avait perdu de quelque 11 000 voix en 2020.

À quelques encablures du meeting de l'ex-président, deux grands panneaux appellent à voter pour Kamala Harris.

L'un des principaux supporters de Kamala Harris, l'ancien président Barack Obama, a rassemblé ses partisans à Philadelphie lundi et accusé les alliés de Donald Trump de "véhiculer les stéréotypes les plus racistes, les plus sexistes et les plus bigots".

Il a également lancé un appel aux électeurs de Pennsylvanie ayant des liens avec la communauté portoricaine, en déclarant : "Si quelqu'un ne vous considère pas comme des concitoyens qui ont droit à l'égalité des chances, à la poursuite du bonheur, au rêve américain, vous ne devriez pas voter pour lui."

Plus de 47 millions d'Américains ont déjà voté de manière anticipée pour ce scrutin qui s'annonce comme le plus serré de l'histoire moderne des États-Unis.

"Réquisitoire final" de Kamala Harris près de la Maison Blanche

Au niveau national, les sondages donnent toujours au coude-à-coude Kamala Harris, qui deviendrait la première femme noire présidente des États-Unis si elle était élue, et Donald Trump, candidat pour la troisième fois à la Maison Blanche.

Illustration des tensions ambiantes, deux urnes électorales métalliques, contenant des centaines de bulletins déposés de façon anticipée, ont été la cible d'incendies volontaires lundi dans les États de Washington et d'Oregon.

Kamala Harris s'est dite lundi prête à passer une évaluation cognitive, appelant son rival de 78 ans à "passer le même" examen.

Cette dernière qui a fait de la défense du droit à l'avortement l'une de ses priorités de campagne, inclura probablement ce thème dans le "réquisitoire final" qu'elle compte prononcer mardi contre Donald Trump, dans une allocution près de la Maison Blanche, à l'endroit même où l'ancien président avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021, avant qu'ils n'attaquent le Capitole.

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Avec AFP