Gaza : Le Hamas annonce l'arrêt des négociations pour un cessez-le-feu

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Cette annonce intervient après que, selon le Hamas, des frappes israéliennes ont tué samedi 92 Palestiniens dans le camp de déplacés d'al-Mawasi, dans le sud du territoire, près de Khan Younès, et selon la défense civile fait 20 morts dans le camp de réfugiés d'Al-Chati à Gaza-ville (nord).

Photo d'archive non datée de Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, dans un lieu non divulgué
Photo d'archive non datée de Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, dans un lieu non divulgué © AFP/Archives

De son côté, Israël a indiqué avoir visé dans le secteur de Khan Younès deux hauts dirigeants du Hamas, Mohammed Deif et Rafa Salama, respectivement chef de la branche armée et commandant à Khan Younès du Hamas, présentés comme "deux cerveaux du massacre du 7 octobre", date de l'attaque du mouvement islamiste en Israël qui a déclenché la guerre à Gaza.

"La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas où, selon nos informations" ne se trouvait "aucun civil", a affirmé de son côté L'armée israélienne, estimant que "la plupart des victimes étaient des terroristes".

Dimanche, un haut responsable du Hamas a fait part à l'AFP de la décision du mouvement d'arrêter les négociations en vue d'un cessez-le-feu, dénonçant le "manque de sérieux" et les "massacres" israéliens "contre des civils non-armés".

"Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a informé lors d'une série d'appels les médiateurs et des intervenants régionaux",de cette décision, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv, le 13 juillet 2024
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv, le 13 juillet 2024 © Nir Elias / POOL/AFP

Un autre haut responsable du mouvement palestinien a annoncé que son chef militaire, Mohammed Deif, était en vie: il "va bien et supervise directement les opérations des brigades al-Qassam (la branche armée du Hamas, NDLR) et de la résistance", a-t-il dit sous le couvert de l'anonymat.

Vendredi soir, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait annoncé qu'il n'y avait "pas de certitude" que Mohammed Deif et Rafa Salama aient été "éliminés".

"Effroyable massacre"

Site d'une frappe imputée à Israël sur le camp de déplacés d'al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, près de Khan Younès, le 13 juillet 2024
Site d'une frappe imputée à Israël sur le camp de déplacés d'al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, près de Khan Younès, le 13 juillet 2024 © Bashar TALEB / AFP

La frappe attribuée par le Hamas à Israël dans le camp d'al-Mawasi constitue l'une des plus meurtrières depuis le début de la guerre. Le Hamas a dénoncé un "effroyable massacre".

Un corps se trouve sur le sol devant la morgue de l'hôpital Nasser à Khan Younès, l'un des établissements vers lesquels les victimes ont été transportées après qu'une frappe imputée à Israël dans le camp d'Al-Mawasi, dans le sud du territoire palestinien,  le 13 juillet 2024
Un corps se trouve sur le sol devant la morgue de l'hôpital Nasser à Khan Younès, l'un des établissements vers lesquels les victimes ont été transportées après qu'une frappe imputée à Israël dans le camp d'Al-Mawasi, dans le sud du territoire palestinien, le 13 juillet 2024 © Eyad BABA / AFP

Indépendamment de son issue, l'opération de samedi envoie "un message de dissuasion" aux ennemis d'Israël et contribue à affaiblir le Hamas, a pour sa part affirmé M. Netanyahu.

L'insaisissable Mohammed Deif est celui qui avait annoncé dans un enregistrement diffusé par le Hamas, le matin du 7 octobre, le début de l'opération "Déluge d'Al-Aqsa". Parmi les hommes les plus recherchés par Israël depuis de nombreuses années, il avait échappé, avant la frappe de samedi, à au moins six tentatives d'élimination.

Une Palestinienne pleure un proche tué lors d'une frappe imputée à Israël sur le camp de réfugiés d'al-Chati dans l'ouest de la ville de Gaza, le 13 juillet 2024
Une Palestinienne pleure un proche tué lors d'une frappe imputée à Israël sur le camp de réfugiés d'al-Chati dans l'ouest de la ville de Gaza, le 13 juillet 2024 © Omar AL-QATTAA / AFP

A Gaza-ville, où l'armée israélienne opère depuis plusieurs semaines, la Défense civile palestinienne a aussi fait état de 20 morts samedi dans une frappe sur le camp de réfugiés d'al-Chati. L'armée israélienne n'a pas commenté ces informations.

Coup dur pour les négociations

Après des mois d'appels internationaux pour un cessez-le-feu, l'arrêt mis par le Hamas aux négociations porte un coup dur aux efforts des médiateurs - Qatar, Egypte et Etats-Unis - pour décrocher une trêve dans le territoire assiégé, où la situation humanitaire est épouvantable.

Rassemblement pour demander la libération des otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre à Tel-Aviv, le 13 juillet 2024
Rassemblement pour demander la libération des otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre à Tel-Aviv, le 13 juillet 2024 © AHMAD GHARABLI / AFP

Le marathon diplomatique venait d'être relancé après une concession la semaine dernière du Hamas, qui avait accepté de négocier sur la libération d'otages et de Palestiniens détenus par Israël en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël.

Samedi soir, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé M. Netanyahu de chercher à bloquer un cessez-le-feu par des "massacres odieux", selon un communiqué du mouvement islamiste.

"La position israélienne (...) consiste à placer des obstacles qui empêchent de parvenir à un accord", a dénoncé M. Haniyeh, mettant en avant à l'inverse "une réponse positive et responsable" du Hamas aux efforts des médiateurs.

Carte de la bande de Gaza localisant les villes de Gaza, Rafah, Khan Younès, Deir el-Balah et Al-Zawayda
Carte de la bande de Gaza localisant les villes de Gaza, Rafah, Khan Younès, Deir el-Balah et Al-Zawayda © Sylvie HUSSON, Sabrina BLANCHARD / AFP

M. Netanyahu a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.

En Syrie par ailleurs, l'agence de presse officielle Sana a fait état dimanche d'un soldat tué et de trois autres blessés dans des frappes israéliennes, qui ont visé selon l'armée israélienne un centre de commandement militaire syrien, des infrastructures et des cibles de l'unité de défense aérienne de l'armée syrienne.

Avec AFP.

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