Génocide à Gaza : vingt-cinq pays, dont la France, appellent à mettre fin « immédiatement » à « ce terrible conflit »… sans sanction contre Israël
Après vingt-et-un mois de massacre, la France, le Royaume-Uni, le Canada et vingt-deux autres pays, ont, dans une déclaration commune publiée lundi 21 juillet, appelé à mettre fin « immédiatement » à « ce terrible conflit » dans la bande de Gaza bombardée quotidiennement par l’armée israélienne.
« Nous (…) nous rassemblons autour d’un message simple et urgent : la guerre à Gaza doit cesser immédiatement », écrivent les ministres des Affaires étrangères de ces pays, pour qui « la souffrance des civils à Gaza a atteint de nouveaux sommets ».
59 989 Palestiniens tués
Près de deux millions de Palestiniens assiégés par Israël sont au bord de la famine après plus de 21 mois d’offensive, déclenchée à la suite de l’attaque du 7 octobre 2023. 59 989 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées par l’armée israélienne dans l’enclave palestinienne.
« Le modèle de distribution de l’aide mis en place par le gouvernement israélien est dangereux, alimente l’instabilité et prive les Gazaouis de leur dignité humaine », poursuivent les signataires en référence à la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Washington et Israël.
La GHF a commencé ses opérations fin mai, après un blocus humanitaire total de plusieurs mois imposé au territoire palestinien par Israël. « Il est terrifiant que plus de 800 Palestiniens aient été tués alors qu’ils tentaient d’obtenir de l’aide », écrivent encore les ministres. La fondation privée et militarisée, à la main du gouvernement israélien, est la seule actuellement à pouvoir distribuer de l’aide humanitaire à Gaza. Mardi dernier, l’ONU a indiqué avoir recensé 875 personnes tuées en tentant de se procurer de la nourriture depuis fin mai, dont 674 « à proximité des sites de la GHF ».
« Le refus du gouvernement israélien de fournir une assistance humanitaire essentielle à la population civile est inacceptable », dénoncent les ministres. Les signataires appellent également à la libération des otages, « cruellement détenus » par le Hamas.
Ils déclarent « s’opposer fermement à toute initiative visant à modifier le territoire ou la démographie dans les territoires palestiniens occupés », appelant à l’arrêt de la colonisation menée par Israël dans ces territoires.
L’Union européenne fait marche arrière
Reste que, le 15 juillet dernier, l’Union Européenne a encore refusé de prendre des sanctions contre le gouvernement de Benyamin Netanyahou pour le contraindre au respect du droit international. Fin juin, le service diplomatique de la Commission européenne a pourtant envoyé un rapport juridique de huit pages aux États membres, documentant les multiples cas de violations, d’abus et de crimes contre la population palestinienne. Le document souligne ainsi le non-respect par Israël de l’article 2 de l’accord d’association qui le lie à l’Union européenne en ce qui concerne les droits de l’homme.
« Nous sommes prêts à prendre de nouvelles mesures pour soutenir un cessez-le-feu immédiat et une voie politique vers la sécurité et la paix pour les Israéliens, les Palestiniens et toute la région », affirment, sans en dire plus, les pays signataires de la déclaration commune, pas exclusivement européens. Parmi eux figurent l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Islande, l’Italie, le Japon, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Pologne, le Portugal, la Slovénie, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Irlande, la Norvège. Ces trois derniers pays ont, pour leur part, chacun reconnu officiellement l’État de Palestine en mai 2024, dénonçant le massacre perpétré à Gaza.
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