Guerre à Gaza : Israël intensifie ses opérations quelques heures avant une réunion à la Maison-Blanche

À quelques heures de la réunion à la Maison-Blanche sous la présidence de Donald Trump pour discuter des plans d’après-guerre ce mercredi 27 août, l'armée israélienne a intensifié ses opérations autour de la ville de Gaza. Israël, qui contrôle environ 75% du territoire, a affirmé que ses troupes «opéraient à la périphérie de Gaza-ville pour localiser et démanteler les sites d’infrastructures terroristes en surface et souterrains».

Israël a ainsi jugé «inévitable» l'évacuation de la population de cette ville, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza assiégée et d'où des milliers d'habitants ont déjà fui. En effet, son cabinet de sécurité a approuvé début août un plan pour s'emparer de Gaza-ville, située dans le nord du territoire palestinien où les quelque deux millions d'habitants ont été déplacés plusieurs fois par la guerre.

Passer la publicité

«Nous n’avons ni nourriture ni eau»

Des habitants du quartier de Zeitoun à Gaza-ville ont fait état de tirs de drones et d'intenses bombardements nocturnes, alors que la Défense civile et des sources hospitalières ont annoncé quatre morts par des tirs israéliens dans le sud du territoire palestinien frappé par la famine selon l'ONU. «Les avions ont bombardé à plusieurs reprises et des drones ont tiré toute la nuit», a déclaré Tala al-Khatib, 29 ans, au téléphone à l'AFP. «Plusieurs maisons ont été détruites. Nous sommes toujours chez nous, certains voisins ont fui, d'autres sont restés. Mais où que vous fuyiez, la mort vous suit!» Abdelhamid al-Sayfi, 62 ans, n'est pas sorti de chez lui à Zeitoun depuis mardi. «Nous n'avons ni nourriture ni eau. Quiconque sort est pris pour cible par les drones.»

Mardi, des dizaines de milliers d'Israéliens sont descendues dans la rue pour réclamer un accord pour libérer les otages et arrêter la guerre, au moment où était réuni le cabinet de sécurité. «Ca suffit!», a hurlé Silvia Cunio dont les deux fils, Ariel et David, enlevés durant l'attaque du 7-Octobre, sont encore retenus à Gaza.

Le 10 août dernier, Benyamin Netanyahou avait énuméré les objectifs d'Israël : «premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne».

«Une grande réunion à la Maison Blanche» ce mercredi

Pendant ce temps, Steve Witkoff, l'émissaire de Donald Trump, a annoncé «une grande réunion à la Maison Blanche» mercredi, sous la direction du président, sur l'après-guerre. «Nous élaborons un plan très complet sur le jour d'après» dans le territoire palestinien, a dit Steve Witkoff sans plus de détails. Donald Trump avait créé la surprise en début d'année en suggérant que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza, en évacuent ses habitants et y construisent des complexes immobiliers. Benyamin Netanyahou avait salué cette proposition, rejetée par plusieurs pays européens et arabes.

La semaine dernière, le Premier ministre israélien avait ordonné l'ouverture immédiate de pourparlers visant à obtenir la libération des otages, tout en persistant sur ses plans pour prendre Gaza-ville. Il n'avait pas répondu explicitement à une nouvelle proposition de trêve des médiateurs, acceptée par le Hamas, qui prévoit la libération échelonnée des otages sur une période initiale de 60 jours en échange de prisonniers palestiniens.

Passer la publicité

L'attaque du Hamas du 7-Octobre a entraîné la mort de 1219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont encore retenues dans Gaza dont au moins 27 sont décédées selon l'armée. L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 62.819 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du gouvernement du Hamas à Gaza, jugés fiables par l'ONU.