Élections en Allemagne : Berlin met en garde contre «une immixtion» des États-Unis après les déclarations de JD Vance

Élections en Allemagne : Berlin met en garde contre «une immixtion» des États-Unis après les déclarations de JD Vance

Le vice-président des États-Unis JD Vance à la Conférence sur la sécurité de Munich. Wolfgang Rattay / REUTERS

Le vice-président américain a exhorté ce vendredi les partis traditionnels allemands à coopérer avec l’extrême droite, au lieu de l’ostraciser, s’attirant les critiques du gouvernement à Berlin.

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Le vice-président américain JD Vance a exhorté vendredi les partis traditionnels allemands à coopérer avec l'extrême droite, au lieu de l'ostraciser, s'attirant les critiques du gouvernement à Berlin. «Il n'y a pas de place pour des pare-feux», a déclaré Vance à la Conférence sur la sécurité de Munich, en référence au «cordon sanitaire» que maintiennent tant bien que mal aujourd'hui les partis établis en Allemagne à l'encontre du mouvement Alternative pour l'Allemagne (AfD).

«Ce à quoi la démocratie allemande, ce à quoi aucune démocratie, qu'elle soit américaine, allemande ou européenne, ne peut survivre, c'est de dire à des millions d'électeurs que leurs pensées et leurs préoccupations (...) ne méritent même pas d'être prises en considération», a-t-il ajouté. «La démocratie repose sur le principe sacré qui veut que la voix du peuple compte», a encore dit le vice-président américain.

Une «approche plus stricte qu’aux États-Unis»

Cet appel a été vécu à Berlin comme une nouvelle ingérence de l'administration de Donald Trump dans la campagne en vue des élections législatives allemandes du 23 février, après les soutiens répétés apportés par le milliardaire Elon Musk à l'AfD. Le porte-parole du chancelier Olaf Scholz a mis en garde à ce sujet contre «une immixtion» des États-Unis, réagissant à des propos allant dans le même sens de JD Vance dans un entretien au Wall Street Journal paru ce vendredi.

L'usage jusqu'ici était «de ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures d'un pays ami» surtout quand on n'a «pas une vue d'ensemble complète du débat politique», a dit à la presse Steffen Hebestreit, lors d'un point presse régulier à Berlin. Ce dernier a souligné que l'Allemagne, en raison de son passé, avait une «approche plus stricte qu'aux États-Unis» en ce qui concerne l'expression d'idées extrémistes.

Les derniers sondages prédisent une forte progression de l'AfD aux législatives, à plus de 20%, contre un peu plus de 10% en 2021, derrière l'opposition conservatrice créditée de 31%. Ces deux formations ont amorcé un premier rapprochement récemment au Parlement autour de textes pour limiter l'immigration, brisant un tabou politique en Allemagne dans l'histoire d'après-guerre.