Réchauffement climatique : la Grèce et la Turquie en proie à de violents incendies

En France, une petite musique flotte dans l’air : les températures clémentes que l’on connaît actuellement en cette fin de mois de juillet prouveraient que le réchauffement climatique n’existe pas… Preuve qu’il est encore nécessaire de rappeler que le changement climatique induit une hausse globale du mercure à long terme, pas le fait qu’il fasse quotidiennement plus chaud que les moyennes de saison chaque jour de l’année, et ce partout dans le monde. La preuve par les faits : la Grèce et la Turquie, confrontées à de fortes chaleurs la semaine dernière couplées à des vents violents, luttent depuis plusieurs jours contre d’importants feux de forêt.

Si les pompiers grecs ont indiqué dans la matinée du lundi 28 juillet qu’il n’y avait plus « de foyer actif », une vigilance orange est maintenue dans certaines régions à l’est et au sud du pays en raison du risque élevé de reprise des feux. Le week-end a été périlleux, au point que les autorités ont sollicité samedi l’appui de l’Union européenne via le programme européen de partage de ressources (RescEU), afin d’obtenir six canadairs supplémentaires.

« Bataille titanesque »

Des dizaines d’incendies se sont déclenchés à une vitesse fulgurante, à Kryoneri et Drosopigi, près d’Athènes, mais aussi dans le Péloponnèse, sur l’île d’Eubée à l’ouest et sur les îles de Cythère et de Crète au sud. Sur Cythère, située en mer Égée, une opération d’évacuation a eu lieu samedi par la mer s’agissant de civils coincés sur une plage. D’autres évacuations ont été réalisées, notamment dans les zones aux alentours de la capitale.

Félicitant les pompiers pour avoir livré « une bataille titanesque » contre les flammes, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a rappelé que l’intensité des incendies était directement liée à « l’aggravation de la crise environnementale ». Et pour cause, la Grèce subit chaque année le même drame. Bien que la vague de canicule qui ait frappé le pays soit désormais en recul, plus de 45 °C ont été récemment enregistrés à l’ouest, et plus de 42 °C à Athènes.

50,5 °C enregistrés vendredi en Turquie, un record

À l’est des îles grecques, la Turquie connaît une situation encore plus préoccupante. Les soldats du feu combattent toujours ce lundi quatre grands feux de forêt, dont un à Bursa au nord-ouest, un dans la région boisée de Karabük au nord, ou encore un autre dans celle de Kahramanmaras au sud. D’après le ministre de l’Agriculture et des forêts, Ibrahim Yumakli, la tâche des pompiers est compliquée par la force du vent qui attise les flammes. « Compte tenu de la taille et de l’intensité des incendies, la capacité de l’État à réagir rapidement dans de telles catastrophes est parfois limitée », a-t-il admis.

Du côté de Bursa, quatrième ville la plus importante du pays, la chaleur en devient étouffante et cela n’est pas près de s’arrêter ; les services météorologiques ont prévu 38 °C ce lundi. Rien que dans la zone, 850 véhicules, six avions et quatre hélicoptères ont été mobilisés pour circonscrire les feux, et plus de 3 500 habitants ont dû être évacués. Un pompier est même décédé samedi soir des suites d’une crise cardiaque, en plus des trois civils morts dans l’accident d’un camion-citerne. Mercredi, ce sont dix agents forestiers et secouristes bénévoles qui ont péri à Eskisehir, à 150 km plus à l’est, emprisonnés par les flammes.

La vague de chaleur à l’œuvre en Turquie a de quoi donner le tournis. En plus des températures au-dessus des 40 °C sur une majeure partie du pays la semaine dernière, à Silopi, près des frontières irakienne et syrienne, un inquiétant record a été battu vendredi : 50,5 °C enregistré. Comment un territoire et sa population peuvent-ils s’adapter à de telles températures, synonymes de désertification ? Selon le président turc, Recep Tayyip Erdogan, plus de 3 000 incendies se sont déclarés dans le pays depuis le début de l’été. La situation devrait rester critique au moins jusqu’en octobre.

Que ce soit en Grèce, en Turquie, ou encore au Canada en proie à des mégafeux dantesques… Une partie du monde s’embrase sous l’effet du changement climatique, et s’il fait pour l’instant moins chaud en France, des feux ravageaient l’Hérault et les Bouches-du-Rhône en début de mois. Et dans l’Aude, ce sont 630 hectares qui sont partis en fumée pas plus tard que ce week-end. D’où la nécessité de ne rien céder aux climatosceptiques et à leurs discours fallacieux.

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