Désinformation climatique : vers un scénario à l’américaine en France ?

« On exagère avec le réchauffement climatique… La preuve, cet hiver il neige encore. » Vous avez sûrement déjà entendu cette phrase, à l’occasion d’un repas de fêtes de fin d’année, au bar entre amis, au travail durant la pause-café ou dans les médias. Si la désinformation prend de l’ampleur en France, c’est particulièrement le cas en matière de climat. Dans un rapport paru le 16 décembre 2024, l’association Quotaclimat a alerté sur la hausse dans les médias des discours qui remettent en question le consensus scientifique autour du changement climatique.

Cette étude fait suite à un long travail de veille de 2022 à 2024 : 22 saisines pour propos climatosceptiques ont été intentées par l’organisme auprès des autorités de régulation que sont l’Arcom et le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM). À qui la faute ? TF1, CNews, « le JDD », France Info… Si les médias d’extrême droite sont le principal passe-plat de ces billevesées, ils ne sont pas les seuls à être concernés. « Depuis 2022, on a observé une dissonance de plus en plus forte entre faits et opinions dans les médias français », constate Louna Wemaere, chargée de plaidoyer Europe-international à Quotaclimat.

Sont remis en cause l’existence même du réchauffement climatique, sa gravité, son origine anthropique, mais encore les travaux du Giec. Louna Wemaere résume le phénomène en une phrase : le fameux « je l’ai vu à la télé ». La rhétorique prend appui sur les commentaires d’un éditorialiste, journaliste ou invité qui, en direct et malgré son impéritie, va relativiser la hausse du mercure, par exemple un jour d’été où il n’aura pas fait 40 °C. En filigrane : « On vous ment. »

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