Poutine propose une "administration transitoire" en Ukraine : "Une manière de jouer la montre", selon un ancien ambassadeur de France en Russie

"C'est plutôt une manière de jouer la montre", estime, vendredi 28 mars, sur franceinfo Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie de 2009 à 2013, alors que Vladimir Poutine a évoqué, vendredi, l'idée d'une "administration transitoire" en Ukraine sous l'égide de l'ONU, afin d'organiser une élection présidentielle "démocratique", puis de négocier un accord de paix avec les nouvelles autorités.

Mais l'Ukraine, en état de guerre, ne peut pas organiser d'élections présidentielles. "C'est plutôt une manière de jouer la montre et d'enfoncer le clou en disant Zelensky n'est pas légitime, 'Je ne peux pas négocier avec lui'. C'est aussi une manière de gagner du temps puisque, dans le même discours, il a dit 'nous sommes en train de gagner sur le terrain' ", explique Jean de Gliniasty.

"L'ONU ne pourra intervenir que lorsqu'il y aura un accord entre les cinq membres permanents"

"C'est une condition supplémentaire avant l'ouverture des négociations de paix. Pas forcément de cessez-le-feu, mais des négociations de paix", explique l'ancien ambassadeur. "C'est la reprise sous un autre terme de la notion de dénazification du régime d'Ukraine", ajoute-t-il.

L'ancien ambassadeur ne croit pas à un rôle particulier des Nations Unies dans les négociations de paix. "L'ONU, c'est aussi la Russie. Mais c'est aussi les États-Unis et l'Europe avec des droits de veto. Donc l'ONU ne pourra intervenir que lorsqu'il y aura un accord entre les cinq membres permanents", avance-t-il.