Expulsion de 81 Afghans : l’Allemagne persiste dans sa politique anti-immigration, malgré les condamnations de l’ONU

L’Allemagne, empêtrée dans une sévère crise politique et marquée par une progression sans précédent de l’extrême droite, persiste à durcir ses actions anti-immigration menées par le chancelier conservateur Friedrich Merz. Le gouvernement allemand a ainsi procédé vendredi 18 juillet à l’expulsion de 81 Afghans condamnés par la justice. L’initiative a aussitôt été dénoncée par l’ONU, qui a demandé « l’arrêt immédiat du renvoi forcé de tous les réfugiés et demandeurs d’asile afghans », rapporte l’Agence France-Presse.

Il s’agit de la seconde opération de ce type depuis l’été dernier, et la première depuis l’entrée en fonction de la coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates dirigée par Friedrich Merz. Comme d’autres dirigeants européens, et comme souvent lorsque les néolibéraux de « l’extrême centre » sont au pouvoir, le chancelier cherche à s’attirer les faveurs d’une extrême droite en pleine progression en restreignant l’accueil des demandeurs d’asile.

Cette opération d’expulsion intervient alors que le gouvernement allemand accueille le même jour les ministres de l’Intérieur de cinq pays de l’Union Européenne désireux de durcir la politique d’immigration, ainsi que le commissaire européen chargé des affaires intérieures.

« L’expression d’un programme autoritaire »

Depuis le retour des Talibans au pouvoir, les expulsions vers l’Afghanistan sont très controversées, et présentent un réel danger pour les exilés concernés. Dénonçant lui aussi la décision de Berlin, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains Volker Türk a souligné que certains Afghans expulsés risquaient « d’être persécutés » dans leur pays.

« Expulser des personnes vers des pays dangereux comme l’Afghanistan et diaboliser les réfugiés est l’expression d’un programme autoritaire qui a malheureusement également trouvé son chemin en Allemagne », a abondé Amnesty International.

L’Allemagne souhaite également revoir ses pratiques concernant le renvoi de ressortissants syriens. Pourtant, la Syrie était jusqu’à présent considérée comme trop dangereuse et il n’existe pas de relations diplomatiques avec le régime qui a remplacé celui Bachar al-Assad depuis la chute du dictateur.

Au cours des dernières semaines, la coalition de Friedrich Merz a décidé le refoulement des demandeurs d’asile aux frontières du pays et modifié la législation afin de limiter le regroupement familial pour certaines catégories de réfugiés et pour allonger les délais d’accès à la nationalité allemande, rapporte l’AFP.

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