En Allemagne, les combats anti-nazis n’endiguent plus l’extrême droite
En ce début janvier 2024, l’Allemagne se frotte les yeux. Elle découvre qu’on a rejoué, ici et maintenant, une scène que l’on croyait à jamais disparue avec le IIIe Reich. Dans une villa cossue de Potsdam, des cadres de haut rang de l’AfD, le parti d’extrême droite, des membres de l’aile la plus droitière du parti chrétien-démocrate, dont le propriétaire des lieux, ont organisé, fin novembre 2023, révèle le média d’investigation Correctiv, une conférence secrète avec le théoricien autrichien de la « remigration », Martin Sellner. Objectif : examiner les moyens de convoyer rapidement hors du pays quelque 2 millions d’étrangers ou d’Allemands d’origine immigrée mais réputés « mal intégrés. »
Quatre-vingts ans après, à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau d’une autre propriété cossue sur les bords du Wannsee, où le pouvoir hitlérien conçut en 1942 la solution finale, point d’orgue de l’extermination des juifs, des opposants politiques, des homosexuels et des « races » estampillées inférieures, certains, dans un sommet clandestin envisageaient à nouveau très sérieusement la déportation comme moyen de « résoudre » les problèmes de la société. L’AfD a dépêché le bras droit de sa cheffe, Alice Weidel. Quelques personnalités réactionnaires et nationalistes du mouvement de Hans-Georg Maassen, cet ex-dignitaire de la CDU, sont également présentes.