États-Unis : le Sénat valide la nomination de Robert Kennedy Jr à la tête du ministère de la Santé

États-Unis : le Sénat valide la nomination de Robert Kennedy Jr à la tête du ministère de la Santé

Robert F. Kennedy Jr. à Washington, aux États-Unis, le 29 janvier 2025. Andrew CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Le neveu du président assassiné «JFK» a été soutenu par la majorité républicaine et a obtenu les voix nécessaires à sa confirmation.

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Le Sénat américain a validé jeudi la nomination de Robert Kennedy Jr à la tête du ministère de la Santé, malgré la vive opposition d'élus démocrates et de scientifiques qui dénoncent notamment ses positions antivaccins. Le neveu du président assassiné «JFK» a été soutenu par la majorité républicaine et a obtenu les voix nécessaires à sa confirmation. Sa désignation par Donald Trump avait suscité la vive inquiétude de nombreux scientifiques et professionnels de santé qui avaient appelé les élus à empêcher sa confirmation au poste de ministre. «C’est un homme terrifiant, dangereux, et je pense qu’il fera du mal», a alerté auprès de l’AFP Paul Offit, directeur du Vaccine Education Center de l’hôpital pour enfants de Philadelphie.

Pour ce pédiatre, son ascension entraînera «une perte de confiance dans les vaccins» qui se traduira par une diminution des taux de vaccination infantile dans le pays, déjà en baisse depuis la pandémie de Covid-19, faisant craindre le retour de maladies infectieuses quasiment éradiquées comme la rougeole ou la coqueluche. «Robert F. Kennedy Jr. est le candidat le moins qualifié qui ait jamais été désigné pour devenir responsable de la santé publique aux États-Unis», a fustigé le sénateur démocrate Ron Wyden juste avant le vote, appelant ses collègues à voter non.

Vaccins et complot

Auditionné fin janvier par une commission de sénateurs, Robert Kennedy Jr avait été pressé de questions par des élus des deux bords sur ses multiples prises de position passées contre les vaccins et son soutien à des théories du complot. Ces dernières années, il s’est fait le relais de nombreuses théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19 comme sur de prétendus liens entre vaccination et autisme, notamment par le biais de l’organisation Children’s Health Defense qu’il a cofondée. Il a également déclaré qu’aucun vaccin n’était «sûr et efficace» et suggéré que le sida pourrait être causé par autre chose que le virus du VIH.

Attaqué par les démocrates sur le sujet, le nouveau ministre de la santé avait fortement minimisé ses propos passés, assurant ne pas être «antivaccin» mais «pour la sécurité». Des sénateurs démocrates lui ont également reproché son revirement sur la question de l’avortement. Alors qu’il défendait encore il y a peu l’idée que les femmes puissent avorter tout au long de leur grossesse, Robert Kennedy Jr a promis de se ranger derrière l’avis de Donald Trump. Bien que mis en difficulté, le septuagénaire avait obtenu la recommandation de cette mission, dont les 14 membres républicains ont voté pour, et les 13 démocrates contre.

Robert Kennedy Jr va désormais prendre la tête d’un ministère employant plus de 80.000 personnes avec comme programme de «rendre à l’Amérique sa santé», calque du slogan «Make America Great Again » de Donald Trump. Pour ce faire, cet homme à la personnalité insaisissable, entend notamment s’attaquer au problème de la malbouffe, un combat qu’il mène de longue date et qui est salué par des personnalités des deux bords de l’échiquier politique. Ex-démocrate et avocat respecté en droit pour l’environnement, Robert Kennedy Jr s’était rallié à Donald Trump lors de la dernière campagne présidentielle après avoir été candidat indépendant.