Canada : le nouveau premier ministre, Mark Carney, charge Donald Trump et assure qu’il « gagnera » la guerre commerciale

À peine nommé, il est monté au créneau contre Donald Trump, assurant dans un discours offensif que son pays « gagnera » et « ne fera jamais partie des États-Unis, de quelque façon que ce soit ». Dimanche 9 mars, Mark Carney a remporté la course à la direction du Parti libéral du Canada avec 85, 9 % des voix.

Il prend ainsi la suite d’un Justin Trudeau, critiqué tant par ses opposants que par son propre camp, en tant que futur premier ministre. Économiste sorti à la fois de Harvard (aux États-Unis) et d’Oxford (au Royaume-Uni), il a fait fortune en tant que banquier d’affaires chez Goldman Sachs, avant de diriger la Banque du Canada puis la Banque d’Angleterre.

Motion de censure à venir ?

L’ancien haut fonctionnaire, originaire de l’ouest canadien, ponctue donc une ascension éclair rendue possible par la démission de Justin Trudeau, annoncée lundi 6 janvier. Sa chute a été précipitée par la contestation toujours plus puissante de sa politique, mais aussi par le départ, en décembre 2024, de sa ministre des Finances, Chrystia Freeland, qui a recueilli 8 % des voix lors du scrutin de dimanche 9 mars.

Mark Carney ne devrait cependant pas connaître une prise de fonction stable, élections fédérales et conflit avec les États-Unis obligent. « Il est considéré comme le seul candidat qui donne aux libéraux une chance de remporter les prochaines élections », estime Cameron D. Anderson, de l’Université Western Ontario.

Prévues pour l’automne prochain au plus tard, ces dernières pourraient être avancées par le nouveau chef de l’exécutif canadien. Il profiterait ainsi du mouvement qui l’a propulsé à la tête du Parti libéral. D’autant plus qu’il reste sous le coup d’une motion de censure, cette dernière pouvant tomber dès le 24 mars, à l’occasion de la reprise des travaux parlementaires.

Jusqu’ici les électeurs canadiens semblaient rejeter les libéraux, impopulaires et jugés responsables de la forte inflation, de la crise du logement et des services publics. Mais l’arrivée de Donald Trump a rebattu les cartes politiques.

Mark Carney, qui était jusqu’à tout récemment envoyé spécial des Nations unies (ONU) pour le financement de l’action climatique, a ainsi axé son discours de victoire sur le conflit à venir avec les États-Unis. « Les Canadiens sont toujours prêts quand quelqu’un lance le gant, a-t-il lancé en référence à la rivalité sportive des deux pays, instrumentalisée récemment par Donald Trump. Que les Américains ne s’y trompent pas. Dans le commerce comme au hockey, le Canada gagnera. »

Le futur premier ministre a par la suite insisté sur l’aspect économique de cette guerre idéologique et commerciale : « Donald Trump attaque les familles, les travailleurs, les entreprises canadiennes, nous n’allons pas le laisser réussir. Les Américains veulent nos ressources, notre eau, notre terre, notre pays. » À 59 ans, Mark Carney devrait prendre ses fonctions dans les jours qui viennent, après sa passation de pouvoir avec Justin Trudeau, qui quitte un siège qu’il a occupé pendant près d’une décennie.

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