Conflit au Proche-Orient : Téhéran fustige les propos de Netanyahou et dénonce une «violation» du droit international

Conflit au Proche-Orient : Téhéran fustige les propos de Netanyahou et dénonce une «violation» du droit international

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’exprime lors d’une conférence de presse à son bureau de Jérusalem, le 16 février 2025. OHAD ZWIGENBERG / AFP

LE POINT DE SITUATION - Dimanche, le premier ministre israélien a appelé son pays à «finir le travail» contre l’Iran, lors d’une visite en Israël du secrétaire d’État américain, Marco Rubio.

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Au lendemain des déclarations du premier ministre israélien, qui a appelé son pays à «finir le travail» contre l’Iran, Téhéran a fustigé les propos de Benyamin Netanyahou et a dénoncé une «violation» du droit international. À Saïda, dans le sud du Liban, une personne a été tuée dans une frappe israélienne sur une voiture. Les garants de la trêve ont été appelés par le Liban à sommer Israël de retirer ses troupes du sud du pays. Le Figaro fait le point.

Une «violation» du droit international dénoncée

Téhéran a condamné ce lundi les propos du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qui a appelé la veille son pays à «finir le travail» contre l'Iran, lors d'une visite en Israël du secrétaire d'État américain, Marco Rubio. «Au cours des 16 derniers mois, Israël a porté un coup sévère à l'axe terroriste iranien. Sous la direction énergique du président (Donald) Trump et avec votre soutien indéfectible, je n'ai aucun doute que nous pouvons finir le travail et que nous le ferons», a déclaré dimanche le premier ministre israélien au côté de Marco Rubio.

Benyamin Netanyahou n'a pas précisé le fond de sa pensée mais il est de longue date l'avocat d'une ligne dure contre la République islamique d'Iran, présentée comme une menace à l'existence d'Israël. «Menacer autrui constitue une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies», a commenté devant la presse le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

«L'auteur de ces propos devrait être tenu responsable au niveau international», a ajouté Esmaïl Baghaï, estimant qu'Israël ne «peut rien faire» contre l'Iran. Depuis l'avènement de la République islamique en 1979, Israël est l'ennemi juré des dirigeants iraniens et est volontiers qualifié de «régime sioniste» par Téhéran. L'année dernière, l'Iran et Israël se sont pour la première fois affrontés frontalement militairement, dans un contexte de tensions régionales croissantes provoquées par la guerre dans la bande de Gaza.

Un mort dans une frappe israélienne sur une voiture

Une personne a été tuée dans une frappe israélienne ce lundi sur une voiture à Saïda, sud du Liban, a rapporté un média officiel à la veille de la date fixée pour le retrait israélien dans le cadre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

«Un corps a été retiré de la voiture ciblée par la frappe israélienne» dans la ville de Saïda, «après que les pompiers ont éteint l’incendie», a indiqué l’Agence nationale d’information Ani.

Les garants de la trêve appelés à sommer Israël de se retirer

Le Liban a appelé ce lundi les garants de la trêve à sommer Israël de retirer ses troupes du sud du pays le 18 février, nouveau délai imparti après l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah fin novembre. Entré en vigueur le 27 novembre, l’accord négocié par les États-Unis et la France a été conclu après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

«Les garants de l’accord doivent assumer leur responsabilité en nous apportant leur aide», a déclaré la présidence libanaise dans un communiqué. «Nous poursuivons les contacts à différents niveaux pour pousser Israël à respecter l’accord, à se retirer à la date prévue et à libérer les prisonniers», a-t-elle ajouté.

Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a estimé dimanche qu’il incombait au gouvernement libanais de pousser Israël à retirer ses troupes d’ici mardi. Le mouvement islamiste, qui a dominé pendant des années la vie politique au Liban, est sorti affaibli de sa guerre contre Israël. L’armée israélienne a mené à l’automne une offensive terrestre dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël, et des troupes y sont restées après la fin des hostilités.

Selon les termes de l’accord, l’armée israélienne était censée avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU devaient être déployés. Le Hezbollah devait lui démanteler ses infrastructures dans le sud et se retirer au nord du fleuve Litani, mais l’échéance a été repoussée au 18 février.