Les États-Unis continueront à appliquer des sanctions contre le Venezuela
Les États-Unis continueront à appliquer des sanctions contre le Venezuela, a averti vendredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken en visite en République dominicaine, où Washington a fait saisir lundi un avion du président vénézuélien Nicolas Maduro. «Nous avons été très clairs. Nous mettrons en oeuvre nos sanctions et, si nous constatons des violations, nous agirons. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous continuerons à faire», a averti le chef de la diplomatie américaine.
En 2019, Washington, dans le sillage de la réélection déjà contestée de Nicolas Maduro en 2018, avait fortement durci ses sanctions économiques contre le Venezuela. En mars 2020, le ministère américain de la Justice avait annoncé l'inculpation de Nicolas Maduro et d'autres hauts responsables vénézuéliens et offert une prime pouvant atteindre 15 millions de dollars pour toute information qui permettrait d'arrêter le président au pouvoir depuis 2013.
«La volonté du peuple vénézuélien n'aurait pas pu être plus claire, mais malheureusement cette volonté et ces votes n'ont pas été reflétés dans ce qui s'est passé depuis. Il est vital de placer le Venezuela sur une trajectoire démocratique claire», a ajouté Antony Blinken.
52% des voix
La victoire de Nicolas Maduro à l'été 2024 avec 52% des voix a été validée par la Cour suprême, mais le Conseil national électoral (CNE) n'a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote. L'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, revendique la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia avec plus de 60% des voix. Après l'annonce de la réélection de Nicolas Maduro, des manifestations spontanées ont fait 27 morts et 192 blessés, tandis que quelque 2.400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.
Les États-Unis avaient annoncé lundi avoir l'avion qu'ils considèrent «ayant été acquis illégalement pour 13 millions de dollars par l'intermédiaire d'une société-écran et sorti clandestinement des États-Unis pour être utilisé par Nicolas Maduro et sa clique», selon le ministre de la Justice, Merrick Garland, cité dans un communiqué. L'appareil, un Falcon 900EX, a été saisi en République dominicaine et transféré en Floride.
Le Venezuela avait aussitôt dénoncé un «acte de piraterie». La République dominicaine a, elle, souligné qu'elle n'avait pas participé à l'enquête menée par Washington. «Nous continuerons à défendre les droits démocratiques et à faire preuve d'empathie à l'égard de la situation au Venezuela», a quant lui déclaré le président dominicain Luis Abinader, aux côtés d’Antony Blinken. Interrogé par la presse sur un deuxième avion vénézuélien présent à Saint-Domingue, M. Abinader a dit n'avoir «reçu aucune notification légale de la part de notre système et du gouvernement américain concernant cet autre avion».