Les négociations entre Israël et le Hamas reprennent, tandis que l’armée israélienne continue de dévaster la bande de Gaza
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est voulu, lundi 6 janvier, « confiant » à l’idée qu’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza puisse être obtenu. Le représentant des États-Unis à l’international l’affirme : les discussions entre l’État d’Israël et le Hamas, relancées ce week-end à Doha (Qatar), vont aboutir sous peu.
Il n’a cependant pas pu, malgré son optimisme, préciser d’échéance pour un tel accord. Au mieux, a-t-il estimé, il pourrait intervenir avant ou après le 20 janvier, lorsque Donald Trump doit succéder au président Joe Biden : « Si nous ne passons pas la ligne d’arrivée dans les deux prochaines semaines, je suis confiant que cela pourra être mené à son terme à un moment (…) et lorsque ce sera le cas, ce sera sur la base du plan que le président Biden a proposé. »
Le Hamas prêt à libérer 34 otages
L’espoir reste pourtant de mise, alors que le Hamas a affirmé, dimanche 5 janvier, être prêt à libérer 34 otages israéliens retenus captifs dans la bande de Gaza. Le tout au cours de la « première phase » d’un accord avec Israël. Cette liste, a précisé un représentant du Hamas, comprend « l’ensemble des femmes, des malades, des enfants et des personnes âgées » parmi les otages israéliens. « Le Hamas et les groupes de résistance ont besoin d’environ une semaine de calme pour communiquer avec les ravisseurs et identifier les (otages) morts ou vivants », a-t-il précisé. Le gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahou souligne de son côté n’avoir toujours pas reçu de liste de la part du mouvement palestinien.
En dépit d’efforts diplomatiques menés sous l’égide du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, aucune trêve n’a pu être conclue jusqu’ici, hormis celle d’une semaine intervenue fin novembre 2023. 105 otages israéliens et 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël avaient alors été échangés. Surtout, ces nouveaux échanges interviennent à un peu plus de deux semaines de l’investiture, le 20 janvier prochain, de Donald Trump, dont la position sur ce conflit – l’ancien homme d’affaires est un allié revendiqué d’Israël – pourrait conduire à une politique encore plus agressive des États-Unis à l’encontre des Palestiniens.
Parmi les principaux points de blocage figuraient notamment jusqu’ici le caractère permanent ou non d’un cessez-le-feu et la gouvernance de Gaza après la guerre, Israël s’opposant catégoriquement à ce que le Hamas puisse à nouveau diriger le territoire.
En attendant un éventuel accord, la violence est montée d’un cran depuis plusieurs jours dans l’enclave palestinienne assiégée et dévastée par près de quinze mois de bombardements. Les services de secours de Gaza ont ainsi fait état, dimanche 5 janvier, d’au moins 23 morts sous le feu israélien. Selon la Défense civile gazaouie, au moins onze personnes, parmi lesquelles des enfants et des femmes, ont été tuées ce lundi 6 janvier, à l’aube, sur une maison située au nord de Gaza.
Par ailleurs, en Cisjordanie occupée, l’Autorité palestinienne a annoncé la mort d’un adolescent de 17 ans, Moataz Ahmed Abdel-Wahab Madani, au cours d’un raid de l’armée israélienne, à proximité d’un camp de réfugiés de Naplouse. Deux autres réfugiés palestiniens ont quant à eux été blessés aux jambes « par des balles des forces d’occupation (israéliennes) », a indiqué dans un communiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.
45 805 décès selon le ministère de la Santé du Hamas
L’armée israélienne a, de son côté, affirmé avoir « frappé plus de cent cibles terroristes » et « éliminé des dizaines de terroristes du Hamas » en seulement deux jours, vendredi et samedi, à Gaza. « L’occupation (israélienne) se sert du faux prétexte de la présence de combattants pour mener des frappes aériennes violentes sur des habitations abritant des dizaines de personnes déplacées », dénonce le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. Le bilan de Palestiniens – dans une écrasante majorité des civils – morts sous les bombes et les tirs de l’armée israélienne atteint les 45 805 décès, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
L’issue des négociations en cours à Doha est donc scrutée avec une grande attention, tant par les premiers concernés qu’à l’international. La réelle volonté du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, de vouloir instaurer un cessez-le-feu est cependant remise en question. Président du Secours médical palestinien qu’il a fondé, le docteur Moustapha Barghouti, lors d’un entretien pour l’Humanité, s’insurgeait ainsi : « Les négociations n’avancent pas parce que Tel-Aviv les bloque. Chaque fois qu’il y a des progrès, Netanyahou parvient à trouver un moyen de les saper. Selon moi, il n’a jamais eu l’intention d’obtenir un cessez-le-feu. Et il ne se soucie pas des prisonniers israéliens. Il a besoin de la guerre pour ses objectifs et pour mener sa politique expansionniste israélienne. »
Pour une information libre sur la Palestine
Nous avons été l’un des premiers médias français à défendre le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable dans le respect des résolutions de l’ONU. Et nous avons inlassablement défendu la paix au Proche-Orient. Aidez-nous à continuer de vous informer sur ce qui se passe là-bas. Grâce à vos dons.
Je veux en savoir plus !