Privation d’accès à l’eau : Israël commet « le crime contre l’humanité d’extermination et des actes de génocide », dénonce Human Rights Watch
« Les autorités israéliennes privent intentionnellement les civils palestiniens de Gaza d’un accès adéquat à l’eau depuis octobre 2023, entraînant très probablement des milliers de morts et commettant ainsi le crime contre l’humanité d’extermination et des actes de génocide », dénonce Human Rights Watch dans un rapport, publié jeudi 19 décembre. Une pierre de plus après celui d’Amnesty international remis le 5 décembre à la Cour internationale de justice et qui détaille les éléments constitutifs d’un génocide dans l’enclave palestinienne, depuis le 7 octobre 2023.
« Les autorités et les forces israéliennes ont coupé puis restreint l’approvisionnement en eau courante de Gaza ; rendu la plupart des infrastructures d’eau et d’assainissement de Gaza inutilisables en coupant l’électricité et en limitant l’approvisionnement en carburant ; détruit et endommagé délibérément les infrastructures d’eau et d’assainissement ainsi que le matériel de réparation des canalisations ; et bloqué l’entrée d’approvisionnements en eau essentiels », liste Human Rights Watch à partir d’un ensemble de données collectées pendant près d’un an.
« Une politique de privation calculée qui a entraîné la mort de milliers de personnes »
Lors de son enquête, l’ONG a ainsi interrogé 66 Palestiniens de Gaza, 4 employés de la société de distribution d’eau des municipalités côtières de Gaza (CMWU), 31 professionnels de la santé et 15 personnes travaillant avec des agences des Nations Unies et des organisations d’aide internationale à Gaza, fait-elle savoir. Elle s’appuie également sur l’analyse d’images satellite, de photographies et de vidéos prises entre le début la guerre en octobre 2023 et septembre 2024, ainsi que sur des données collectées et des estimations produites par des médecins, des épidémiologistes, des organisations d’aide humanitaire et des experts en eau et assainissement.
« L’eau est essentielle à la vie humaine, et pourtant, depuis plus d’un an, le gouvernement israélien refuse délibérément aux Palestiniens de Gaza le strict minimum dont ils ont besoin pour survivre », conclut Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch. Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas seulement de négligence ; il s’agit d’une politique de privation calculée qui a entraîné la mort de milliers de personnes par déshydratation et par maladie, ce qui n’est rien d’autre qu’un crime contre l’humanité d’extermination et un acte de génocide. » L’un des cinq définis par la Convention sur le génocide de 1948.
Mais l’ONG va plus loin et souligne que « l’intention génocidaire peut également être déduite de cette politique, associée à des déclarations suggérant que certains responsables israéliens souhaitaient détruire les Palestiniens de Gaza, et par conséquent cette politique peut constituer un crime de génocide ». Et de rappeler notamment les déclarations de Yoav Gallant, annonçant le 9 octobre 2023 un « siège complet » de Gaza : « Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant, tout est fermé. »
En conséquence, estime Human Rights Watch, « les gouvernements et les organisations internationales devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir un génocide à Gaza, notamment en mettant fin à l’assistance militaire, en révisant les accords bilatéraux et les relations diplomatiques, et en soutenant la Cour pénale internationale et d’autres efforts de recherche de responsabilités ».
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