« Aujourd’hui, c’est Kilmar, demain ce pourrait être n’importe qui » : aux Etats-Unis, Trump expulse au mépris des lois
Après le sénateur états-unien Chris Van Hollen la semaine dernière, c’est toute une délégation de parlementaires démocrates qui s’est rendue au Salvador lundi 21 avril pour réclamer le retour de Kilmar Abrego Garcia. Père de famille de 29 ans, marié à une États-Unienne et habitant du Maryland (Est), cet immigré salvadorien expulsé « par erreur » dans le pays d’Amérique centrale par Washington était en principe protégé de toute procédure d’expulsion par la décision d’un tribunal fédéral, devenant ainsi l’un des symboles des dérives de la politique anti-migrants du président Donald Trump, ainsi que de son mépris des lois.
Invoquant une loi de 1798 jusqu’alors utilisée uniquement en temps de guerre, l’administration républicaine a expulsé de façon expéditive plus de 250 immigrés latino-américains dans une prison de haute sécurité au Salvador, les accusant d’appartenir à des gangs déclarés « organisations terroristes » par Washington. Certains de leurs avocats nient cependant ces accusations et affirment que leurs clients ont été ciblés uniquement à cause de leurs tatouages.
« Je n’ai jamais rien vu de tel »
« Trump arrête, emprisonne et expulse illégalement des gens hors de toute procédure régulière », a dénoncé sur X le parlementaire Maxwell Frost. « Nous devons demander des comptes à l’administration pour ces actes illégaux et exiger la libération de Kilmar. Aujourd’hui c’est lui, demain ce pourrait être n’importe qui », a ajouté le représentant pour la Floride.
Le 7 avril, la Cour suprême des États-Unis avait exigé que les personnes chassées du territoire américain puissent avoir la possibilité de contester en justice les mesures qui les frappent. Le 19, elle a suspendu une nouvelle expulsion manu militari d’un groupe d’immigrés vénézuéliens, « jusqu’à nouvel ordre ». « Nous ne pouvons pas juger tout le monde, car cela prendrait, sans exagération, deux cents ans », a affirmé ce lundi le président Trump.
Alors que, depuis la Maison-Blanche, les appels à ignorer des décisions de justice se font de plus en plus récurrents, des voix s’élèvent pour avertir d’une possible crise constitutionnelle avec un État de droit soumis à rude épreuve comme jamais dans l’histoire des États-Unis.
« Je n’ai jamais rien vu de tel », a dénoncé sur CNN l’ancien juge fédéral John Jones, à propos du comportement de l’administration, tout en pointant du doigt « une impudence et un manque d’égards confondants » envers les juges. L’administration Trump fait face désormais à près de 190 contentieux juridiques.
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