En Roumanie, George Simion et l’extrême droite favoris du second tour de la présidentielle
La tentation de l’ultranationalisme frappe aux portes de l’ancienne Dacie. À la veille du second tour de l’élection présidentielle roumaine, George Simion, candidat souverainiste d’extrême droite du parti Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), est donné favori face à l’adversaire pro-occidental Nicusor Dan, dans un contexte de défiance des Roumains. Tous deux se revendiquent « antisystème » : le maire de Bucarest porté par son image d’élu intègre ; Simion, le tribun nationaliste, manie la nostalgie autoritaire et une rhétorique revancharde.
Avec son intégration au sein de la famille européenne en 2007, la Roumanie croyait avoir tourné la page de son passé autoritaire – entre l’État légionnaire de l’entre-deux-guerres et la dictature communiste sous Ceaușescu. En 2000, elle avait évité de justesse l’accession à la présidence du virulent candidat d’extrême droite Corneliu Vadim Tudor. Depuis 2008, l’absence notable de l’extrême droite au Parlement était saluée comme une exception européenne. ...