Guerre entre Israël et le Hamas : "Il n'y a plus de négociation possible" après la mort d'Ismaïl Haniyeh, estime une spécialiste

"Il n'y a plus de négociation possible", a estimé jeudi 1er août sur franceinfo Agnès Levallois, vice-présidente de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO) alors qu'Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas, a été tué par une frappe en Iran. Bien que cette action n'ait pas été revendiquée, Israël est pointé du doigt par Téhéran et ses alliés. "Il y a une ligne rouge qui a été franchie parce que cet assassinat a lieu à Téhéran", assure-t-elle. Des négociations avaient été pourtant relancées à Doha entre les Américains, les Israéliens et les Palestiniens : "Tout ça va voler en éclats", assure-t-elle.

Agnès Levallois a le sentiment que l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh, peut être "un calcul de la part de Nétanyahou" pour "pousser l'Iran à la faute, de faire en sorte que l'Iran soit obligé de réagir parce que c'est un coup terrible". Mais selon elle, c'est également une façon de détourner l'attention de Gaza puisque "les regards sont tournés vers l'Iran". Et surtout, "ça peut permettre aussi à Nétanyahou de resserrer les rangs derrière lui", notamment "le monde occidental" pour "justifier finalement la poursuite des combats à Gaza". 

L'Iran "ne peut pas ne pas réagir"

Agnès Levallois ne pensait pas "que ça irait jusque-là" et craint "rentrer dans un chaos indescriptible". Le spectre d'un embrasement de la région hante les diplomaties occidentales. "L'Iran ne peut pas ne pas réagir parce que sa crédibilité est mise en question", estime la spécialiste.

"Il peut y avoir une opération coordonnée de plusieurs 'proxys', au Yémen, en Irak ou le Hezbollah au Liban. C'est un risque absolument évident."

Agnès Levallois, vice-présidente de l'iReMMO

sur franceinfo

Le guide suprême Ali Khamenei a déclaré que l'Iran avait "le devoir" de venger de la mort Ismaïl Haniyeh. "Il peut y avoir une opération iranienne, mais sans exclure aussi une réaction de la part des 'proxys' en coordination pour bien montrer que l'Iran ne peut pas se laisser faire", a expliqué Agnès Levallois.