« Un biais anti-israélien », « des causes clivantes » : les États-Unis annoncent se retirer de l’Unesco… pour la troisième fois

Une fois de plus, les États-Unis pratiquent la politique du retrait. Le gouvernement américain a annoncé mardi 22 juillet son retrait de l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, qu’ils avaient déjà quittée sous l’impulsion de Donald Trump fin 2018 avant d’y revenir en juin 2023.

« La poursuite de la participation des États-Unis à l’Unesco n’est pas dans l’intérêt national », a déclaré dans un communiqué la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce. « L’Unesco s’emploie à promouvoir des causes sociales et culturelles clivantes » et défend « une feuille de route idéologique et mondialiste pour le développement international, en contradiction avec notre politique étrangère ‘America First’ [l’Amérique d’abord] », a-t-elle argumenté.

La directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, a immédiatement réagi et dit « regretter profondément » la décision du président américain Donald Trump. Mais « si regrettable qu’elle soit, cette annonce était attendue et l’Unesco s’y est préparée », a-t-elle admis dans un communiqué.

Les États-Unis récidivent

En réalité, c’est la troisième fois que les États-Unis signent leur départ de l’organisation onusienne. En 1984, le président républicain Ronald Reagan avait prononcé la première décision de retrait américaine. Il s’était justifié en avançant la promiscuité de l’agence avec l’Union soviétique et l’avait aussi considéré comme trop critique envers Israël.

Ce retrait a duré 18 ans, avant qu’un autre président, George W. Bush, acte en 2003 la réintégration de Washington dans l’organisation. C’est plus ou moins sur ce même argument qu’en 2018, Donald Trump a signé un décret pour quitter l’Unesco avant d’y revenir en juin 2023.

Aujourd’hui, la position de l’administration Trump n’a pas changé puisqu’elle met en avant le « biais anti-israélien » au sein de l’organisation comme principale motivation. « La décision de l’Unesco d’admettre l’État de Palestine comme État membre est hautement problématique, contraire à la politique des États-Unis, et a contribué à la prolifération de discours hostiles à Israël au sein de l’organisation », a ajouté Tammy Bruce. Israël a par ailleurs salué la décision du gouvernement américain.

Depuis son premier mandat le milliardaire a pour habitude de signer décrets sur décrets pour retirer la présence américaine des différentes agences des Nations unies, quitte à fragiliser financièrement cette dernière. Le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret retirant les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « l’OMS nous a escroqués » avait-il alors accusé. Les États-Unis se sont aussi retirés de l’Accord de Paris sur le climat en 2020, avant de la réintégrer en 2021, puis de nouveau s’en retirer en 2025. Le retrait des États-Unis de l’Unesco sera effectif le 31 décembre 2026, a précisé Tammy Bruce.

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