À Los Angeles, la police anti-immigration au cœur des tensions

Le centre-ville de Los Angeles est toujours quadrillé par les forces de police, mercredi 11 juin, sixième jour de tension et alors que Donald Trump a annoncé l'envoi des troupes de la Garde nationale et des Marines. Les autorités politiques locales dénoncent un coup de force qui ne correspond en rien à la réalité du terrain qui ne nécessitait pas de déployer de tels moyens. Mais le point de départ de cette crise, c'est la multiplication des interpellations par l'ICE (Immigration and Customs Enforcement), la police de l'immigration.

On pourrait qualifier cette ICE de police "anti-immigration". Elle est devenue la bête noire des opposants à la politique de Donald Trump. Ces agents avaient déjà réalisé une soixantaine d'interpellations à Los Angeles et ses environs depuis vendredi dernier, quand la colère a éclaté. Des arrestations musclées, dans l'espace public.

C'est justement cette méthode qui interroge. Sur CNN, la Maire de Los Angeles, Karen Bass est dans une colère froide quand elle décrit certaines arrestations : "On nous a dit qu'ils en avaient après des criminels violents, mais ils ne sont pas allés dans un repaire de trafiquants de drogue, ils sont allés dans un magasin de bricolage, un endroit où ces gens travaillent."

Trump en ligne de mire

Lundi, un syndicat d'agriculteurs américain dénonçait une "campagne de peur", avec des arrestations menées au petit matin dans la région de Los Angeles. Des vidéos circulent, notamment sur les réseaux sociaux, montrant des hommes en uniformes militaires courir à travers champ pour interpeller des ouvriers agricoles en plein travail. Or, ces migrants sont une main-d'œuvre essentielle pour les récoltes.

Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, qui fait figure de potentiel candidat pour la prochaine présidentielle, joue le match avec Donald Trump. Il ne rate plus une occasion de dénoncer les modes d'action de cette police chargée de mettre en œuvre les plans du président. "Si certains d'entre nous peuvent être enlevés dans la rue, sans mandat, uniquement sur la base de soupçons ou à cause de leur couleur de peau, alors aucun d'entre nous n'est en sécurité. Les régimes autoritaires commencent toujours par cibler les personnes les moins à même de se défendre", prévient-il.

Dans les rues du centre-ville de Los Angeles, sous couvre-feu dès 20h désormais, les manifestants continuent de déambuler en petits groupes. Très peu de murs de bâtiments ont été épargnés par les graffitis et, comme sur les pancartes, les insultes fusent. Dirigées autant contre Donald Trump que contre l'ICE, qui a désormais pour objectif d'arriver à 3 000 arrestations par jour.