L'Etat de Californie annonce poursuivre en justice l'administration de Donald Trump, après sa décision d'envoyer la garde nationale sans l'aval du gouverneur
Ils y voient "un pas incontestable vers l'autoritarisme". Le gouverneur démocrate de l'Etat de Californie, Gavin Newsom, et le procureur général de Californie, Rob Bonta, ont annoncé lundi 9 juin lancer des poursuites judiciaires contre l'administration de Donald Trump. Ils dénoncent la décision du président républicain d'envoyer la garde nationale des Etats-Unis en Californie contre des manifestants, et ce sans l'aval du gouverneur.
Le gouverneur de Californie estime que Donald Trump "fabrique cette crise" et "crée la peur et la terreur pour prendre le contrôle d'une milice d'État et violer la Constitution américaine", dans un message sur la plateforme X. "L'ordre illégal qu'il a signé" pour permettre ce déploiement, du jamais vu depuis 1965, "pourrait lui permettre d'envoyer l'armée dans n'importe quel Etat" américain, ajoute Gavin Newsom, qui qualifie cette décision d'"excès de pouvoir scandaleux".
Quelque 300 soldats de la garde nationale avaient été déployés à Los Angeles dimanche, où des violences ont éclaté après que des habitants ont tenté de s'interposer face aux arrestations musclées d'immigrés, menées par la police fédérale de l'immigration. Le procureur général de Californie juge auprès de CNN "très probable" que les 2 000 soldats déployés par Donald Trump arrivent à Los Angeles, sans pouvoir préciser où et quand.
"Los Angeles aurait été complètement anéantie"
Il s'agit de la 24e fois que l'Etat de Californie entame des poursuite contre l'administration Trump depuis le début du second mandat du républicain condamné pour falsifications comptables, d'après le procureur général de Californie cité par CNN. Il ajoute que les forces de l'ordre sont "complètement préparées" à gérer les manifestations à Los Angeles, et que si "la grande majorité des manifestants sont pacifiques et respectent la loi", la police "trouvera" et "demandera des comptes" à ceux qui l'enfreignent.
Dans un court échange avec des journalistes lundi à la Maison Blanche, le républicain a rejeté la faute des débordements sur des "agitateurs professionnels" et des "insurgés", mais n'a pas dit s'il déclarerait un état "d'insurrection" à proprement parler, ce qui lui donnerait des pouvoirs extrêmement étendus. Il a aussi défendu comme "excellente" sa décision d'envoyer la Garde nationale, et prétendu sur son réseau Truth Social que Los Angeles aurait été "complètement anéantie" sans son intervention.