La « Turboteuf » : c’est le nom de la mobilisation contre l’autoroute 69 prévue du 4 au 6 juillet à l’appel des opposants à ce projet contesté, parmi lesquels le collectif des Soulèvements de la Terre et la Voie est Libre. Plusieurs milliers de personnes sont attendues en fin de semaine dans le Tarn aux abords du tracé de l’A69.
Le préfet du Tarn a interdit mardi 1er juillet « tout rassemblement d’opposants à l’autoroute A69 sur le territoire des 17 communes tarnaises du tracé ». La préfecture a pris cette décision « au regard des violences constatées lors des précédents rassemblements, des messages sur les Réseaux Sociaux qui appellent à des actes violents et de destructions, et des risques majeurs de troubles à l’ordre public ».
Une autoroute « illégale » ?
« Tout cela révèle la fébrilité des préfets », estime les militants anti-A69 sur les réseaux sociaux. « Les arrêtés, les moyens importants déployés et la stratégie de com’ sont le symptôme d’un État en déroute, prêt à tout pour empêcher la moindre opposition à cette autoroute désormais illégale », fustigent-ils.
Fin février, le tribunal administratif de Toulouse avait ordonné une interruption des travaux de l’autoroute, estimant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur pour justifier les dégâts causés à l’environnement. Avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier. Le 25 juin, lors d’une commission mixte paritaire, députés et sénateurs acquis au projet ont validé une proposition de loi visant à sécuriser le chantier malgré les recours en justice.
Climat tendu avant le week-end de mobilisation
La mobilisation intervient dans un contexte de fortes tensions. Depuis le printemps 2023 et le début du chantier visant à créer une voie rapide entre Castres et Toulouse, trois grands rassemblements ont été organisés, réunissant plusieurs milliers d’activistes. En parallèle, de nombreux recours juridiques ont été formulés, certains militants ont réalisé des grèves de la faim, d’autres se sont perchés dans les arbres dans des lieux symboliques.
Quelques jours seulement avant la « Turboteuf », un agriculteur, identifié comme opposé à l’A69, a été victime d’une opération de sabotage. Dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 juin, une caméra de chasse a filmé trois hommes dégradant le système d’irrigation de ce paysan. Ces dernières semaines, de nombreux militants ont été visés par ce genre de dégradations, des intimidations ou des graffitis.
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