Changement climatique : en 2050, 88 % de la France subira des situations de « tensions hydriques » fréquentes

D’ici 2050, 88 % du territoire métropolitain connaîtra fréquemment des situations de « tensions hydriques » si rien n’est fait, selon le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan. Dans une note publiée le 25 juin, l’institution pointe un nouvel effet délétère du changement climatique, tout en soulignant le manque d’adaptation et la nécessité d’un changement radical de la politique nationale de gestion de l’eau.

« Des restrictions d’usage de l’eau »

La note se concentre sur le scénario le plus défavorable, mais précise néanmoins que les conséquences du changement climatique seront dans tous les cas difficiles à contenir : même avec une société « sobre en matière d’eau dans tous les secteurs d’activité », la proportion ne descendrait qu’à 64 %.

Quelle que soit la voie choisie, indique le Haut-Commissariat, « des restrictions d’usage de l’eau pour les activités agricoles, industrielles ou pour les particuliers seraient alors probables sur la quasi-totalité du territoire, comme en 2022 » – une année marquée par une sécheresse intense et des restrictions d’eau. Et le risque de voir s’étendre les conflits d’usages de cette ressource.

Avec un autre risque : « Sauf transformation radicale des usages, les prélèvements en eau et plus encore les consommations soit la part évapotranspirée du prélèvement, devraient fortement croître entre 2020 et 2050 », précise le rapport. L’accès à l’eau est donc menacé par « l’effet combiné d’une diminution de la ressource en eau et d’une augmentation de la demande en prélèvements et surtout en consommations. »

Des disparités régionales

Le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan anticipe également des disparités régionales : « La tension relative aux consommations (partie des prélèvements qui n’est pas restituée au milieu) pourrait être forte dans le Sud-Ouest et le sud-est, en raison de la part importante de l’eau consommée, du fait notamment de l’irrigation des cultures », analyse le rapport.

Les Outre-mer, sont les grands laissés de côtés de ce rapport, en raison de données « lacunaires » et de « dynamiques à l’œuvre différentes de celles observées en France hexagonale et Corse ». L’accès à l’eau potable, reconnu comme un droit humain fondamental, y est pourtant déjà loin d’être garanti, et ces territoires sont les plus exposés aux effets du changement climatique.

Une nouvelle alerte – elles se succèdent – sur les effets du changement climatique et l’insuffisance des politiques publiques pour l’endiguer et s’y adapter. Elles n’empêchent pas les reculs du gouvernement en matière de réglementation environnementale. Quant à l’Union européenne, le Comité des représentants permanents s’est accordé le 23 juin pour amoindrir la portée des directives du Pacte vert. De belles chroniques d’une catastrophe largement annoncée.

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