Conclu après plus de deux décennies de discussions, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur a franchi une étape décisive ce mercredi. La Commission européenne a en effet donné son feu vert au texte, qui doit désormais être soumis aux États membres ainsi qu’au Parlement européen.
Qu’est-ce que le Mercosur ?
Le Mercosur, acronyme de «Mercado Común del Sur» en espagnol et de «Mercado Comum do Sul» en portugais, est une alliance économique réunissant plusieurs pays d’Amérique du Sud. Le territoire couvert par le Mercosur s’étend sur plus de 14 millions de kilomètres carrés, réunit près de 300 millions d’habitants et représente 82% du PIB du continent.
L’idée d’un marché commun latino-américain émerge avec le traité d’Asunción, signé le 26 mars 1991 par l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay et entré en vigueur le 31 décembre 1994. Le Venezuela a rejoint l’alliance en 2006, avant d’en être suspendu fin 2016 pour non-respect de la charte du marché commun. L’année dernière, la Bolivie est devenue le dernier membre permanent du Mercosur. L’organisation compte également plusieurs membres associés, parmi lesquels la Colombie, le Chili, l’Équateur, le Guyana, le Pérou et le Suriname.
L’objectif principal du Mercosur est donc de créer une zone de libre-échange grâce à la suppression progressive des barrières tarifaires entre ses membres. Inspiré du marché commun européen, il vise aussi une intégration économique renforcée par l’adoption d’une politique commerciale commune, la coordination des politiques économiques et l’harmonisation des législations nationales.
Fin des droits de douane
Ensemble, l’UE et les quatre pays fondateurs du Mercosur – l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay – représentent près d’un cinquième de l’économie mondiale et plus de 750 millions de consommateurs. L’accord de libre-échange entre les deux blocs ambitionne de stimuler les échanges de biens et de services. Il prévoit notamment l’élimination de plus de 90% des droits de douane appliqués de part et d’autre de l’Atlantique.
En 2024, Bruxelles s’est imposée comme le deuxième partenaire commercial du Mercosur, derrière la Chine mais devant les États-Unis. Elle a représenté 14,5% des exportations et 19% des importations du bloc sud-américain. Les échanges entre l’UE et les quatre membres fondateurs du Mercosur ont atteint l’an dernier 111,2 milliards d’euros. Parfois surnommé «cars for cows» («voitures contre vaches»), l’accord doit doper les exportations d’automobiles européennes, en contrepartie d’une ouverture accrue du marché européen aux produits agricoles du Mercosur.