Kanaky-Nouvelle-Calédonie : après l’échec de Manuel Valls, Macron reprend la main et annonce de nouvelles négociations en juin

Nouvelle étape pour les discussions sur l’avenir de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie. L’Élysée a indiqué ce mardi avoir invité l’ensemble des parties prenantes « à venir travailler à Paris à partir de la mi-juin, afin de clarifier les sujets économiques, politiques et institutionnels en vue de parvenir à un accord partagé sur l’avenir de l’archipel ». Une réunion qui ressemble fort à une dernière chance de parvenir à un accord sur l’avenir de l’archipel, alors que la droite anti-indépendantiste a refusé le texte proposé début mai par le ministre des Outremers, Manuel Valls, lors d’un « conclave » dans un hôtel de Bourail, à 160 km au nord de Nouméa.

Ce projet d’accord prévoyait précisément une accession à la pleine souveraineté, soit ce qui avait été signé par tous en 1998 lors de l’accord de Nouméa. Celle-ci pourrait prendre la forme d’une indépendance associée à un partenariat avec la France. Ce que la droite locale, menée par l’ancienne ministre Sonia Backès et le député Nicolas Metzdorf, avait refusé en pointant un « transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes » qui équivalait à « l’indépendance ». Cette pleine souveraineté est pourtant inscrite noir sur blanc dans l’accord de Nouméa, signé par leurs prédécesseurs du RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République), Jacques Lafleur et Pierre Frogier.

Un an après les insurrections nées de la contestation du dégel du corps électoral, la Kanaky-Nouvelle-Calédonie semble à nouveau dans une situation de blocage. Durant quatre mois, entre février et mai de cette année, Manuel Valls avait eu le mérite de mettre tout le monde autour de la table et de proposer pour la première fois de la part de l’État français un projet qui permette enfin cette accession à la pleine souveraineté. Nicolas Metzdorf et Sonia Backès l’avaient ouvertement critiqué, allant jusqu’à tenir des propos racistes en l’appelant « Manouel ».

Désormais, on voit mal ce qu’Emmanuel Macron, l’un des responsables directs de la nouvelle crise politique et sociale sur l’archipel depuis le sabotage du dernier référendum de décembre 2021, va pouvoir impulser. Pour les indépendantistes, qui veulent poursuivre le dialogue et se rendront à Paris, « Ce projet doit être le socle des discussions et des négociations à venir, puisque c’est bien au titre de l’État que Manuel Valls a fait sa proposition », indique Dominique Fochi, chargé de l’animation du bureau politique du Front national de libération kanak et socialiste. « En tout cas, le FLNKS ne descendra pas en dessous », a-t-il poursuivi. Le FLNKS débattra ce week-end lors d’une convention d’une position commune et officielle.

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