« Nous défendons l’humanité » : De l’ONU aux États-Unis, la politique de Trump met du monde dans la rue
Plusieurs centaines d’employés de l’ONU se sont réunis jeudi 1er mai à Genève sur l’emblématique place des Nations face au siège européen de l’organisation, pour protester contre les coupes budgétaires drastiques et licenciements massifs. Les organisations humanitaires du monde entier rencontrent d’immenses difficultés depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier. Le président des États-Unis a mis en œuvre un programme anti-réfugiés et anti-migrants et a immédiatement gelé la majeure partie de l’aide étrangère américaine et démantelé USAID, l’agence fédérale chargée du développement.
Le même jour, à l’autre bout de la planète, plusieurs milliers d’États-Uniens défilaient de New York à Los Angeles, pour s’opposer à la politique de Donald Trump et dénoncer sa « tyrannie » à l’occasion du 1er mai. Si cette date a été érigée comme journée mondiale de lutte pour les droits des travailleurs après la sanglante répression de la grève ouvrière à Chicago à la fin du XIXe siècle, elle n’est pourtant pas outre-atlantique un jour traditionnel de grande mobilisation comme en Europe.
« Le personnel de l’ONU n’est pas une marchandise »
Sur les pancartes de la manifestation des employés de l’ONU à Genève, on pouvait par exemple lire : « Le personnel de l’ONU n’est pas une marchandise », « Nous défendons l’humanité », « Arrêtez de licencier le personnel de l’ONU » ou encore « Protégeons les protecteurs ».
Les États-Unis étaient traditionnellement, et de très loin, le principal donateur de nombreuses agences et organisations humanitaires. Du jour au lendemain ou presque, elles se sont retrouvées avec un gros trou dans leur budget et peu de solutions pour le combler. Plusieurs agences ont déjà signalé les conséquences désastreuses de la mise en place de mesures d’austérité dans l’ensemble du système des Nations Unies. le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), s’apprêtent notamment à réduire massivement leurs activités.
Le HCR pourrait être forcé de diminuer jusqu’à 30 % de ses activités. Le PAM a annoncé faire face à une réduction de 40 % de ses financements prévus pour 2025, tombant à 6,4 milliards de dollars. Près d’un emploi sur dix doit être supprimé à l’OIT, tandis que l’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance, devra encaisser une réduction budgétaire de 20 %. Des milliers d’emplois sont également supprimés à l’agence chargée de coordonner l’aide d’urgence (OCHA), l’Organisation mondiale de la Santé et l’Onusida, et de nombreux autres sont en jeu, ont indiqué les syndicats du personnel.
« Les ultra-riches sont en train de prendre le pouvoir »
De l’autre côté de l’Atlantique, des dizaines de syndicats locaux et d’organisations de la société civile se sont saisis de la journée internationale des droits des travailleurs pour dénoncer l’offensive de Donald Trump contre les migrants et l’autoritarisme du président états-uniens. « Nous pensons que les ultra-riches sont en train de prendre le pouvoir dans ce pays, et s’en prennent à la classe ouvrière et la classe moyenne », dénonce auprès de l’Agence France-Presse Shane Riddle, membre d’un syndicat de l’éducation, lors d’un rassemblement devant la Maison Blanche à Washington.
À Philadelphie, le sénateur Bernie Sanders a rassemblé des centaines de personnes avec un syndicat local pour une étape de sa tournée nationale pour « combattre l’oligarchie ». « Aujourd’hui en Amérique, un seul homme, Elon Musk, possède davantage de richesse que les 52 % de foyers américains les moins riches », a lancé le sénateur indépendant du Vermont, figure de la gauche américaine.
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