« La grenade a atteint cette femme à la tête » : un ancien employé de la Fondation humanitaire pour Gaza confirme les crimes de guerre de son employeur

Fruit pourri du partenariat inconditionnel et total des États-Unis envers Israël, la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF) cristallise tous les crimes commis par Tel-Aviv depuis près de deux ans.

À elle seule, cette entité soutenue par l’armée israélienne et entretenue par des proches de la Maison Blanche s’est illustrée par des tueries quotidiennes de civils palestiniens, par un maintien de la famine de masse dans l’enclave avec peu de nourritures mises à disposition et le ravivement de fractures entre victimes, symbolisé par le soutien matériel à des organisations criminelles locales.

La chaîne France 24 apporte de nouveaux éléments ce mercredi 30 juillet, grâce au témoignage d’un ancien employé de la fondation. Né aux États-Unis, Anthony Aguilar a été agent de sécurité pour l’organisme, à travers l’entreprise UG Solutions, pendant six semaines.

Durant ce court laps de temps, ce dernier a été témoin de nombreuses exactions. Il dénonce dorénavant les « crimes de guerre » commis par son ex-employeur.

« Les balles étaient tirées aux pieds »

« Des employés d’UG Solutions à Gaza utilisent des munitions non létales et létales de façon non autorisée, raconte-t-il. Et des gens sont blessés… Des Palestiniens sont blessés. » Des contractuels ont ainsi « ouvert le feu » à plusieurs reprises sur des civils palestiniens non armés, affamés et effrayés.

« Les balles étaient tirées aux pieds, au-dessus des têtes et directement dans la foule des Palestiniens qui partaient », résume Anthony Aguilar.

L’agent de sécurité se souvient notamment d’un collègue ayant jeté une grenade assourdissante « à côté d’une femme palestinienne qui était avec son paquet d’aide humanitaire ». Cette dernière attendait alors de pouvoir mettre quelques provisions dans un sac.

« Lorsqu’elle (la grenade, NDLR) a explosé, le morceau en métal du haut de la grenade a atteint cette femme à la tête, fustige Anthony Aguilar. Elle était inconsciente. Elle était sans vie, elle ne bougeait plus. » La victime a été placée sur une charrette par des civils, puis tirée par un âne. « Elle a été sortie du site », conclut l’ancien employé de la GHF

« 470 000 personnes risquent de mourir »

Interrogée par France 24 sur ces accusations, UG Solutions affirme qu’aucun membre de son personnel « n’a jamais tiré de coups de semonce en direction de civils ». De son côté, l’armée israélienne assure qu’après « des incidents au cours desquels des civils arrivés dans des centres de distribution ont été blessés, des enquêtes approfondies ont été menées ».

Des enquêtes internes dont les résultats, rarement au détriment de l’armée israélienne, semblent bien éloignés de la réalité du terrain, documentée au quotidien par les premiers concernés : des Palestiniens esseulés, massacrés et abandonnés par la communauté internationale.

Le dernier rapport de l’indicateur IPC (cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) pointe plus largement une situation dramatique : « 470 000 personnes risquent de mourir des conséquences de la famine. »

La présidente de Médecins sans Frontières, Isabelle Defourny, a quant à elle rappelé, mardi 29 juillet au micro de France Inter, que « c’est impossible de mettre en place une famine par hasard ».

Il ne se passe pas un jour sans que le ministère de la Santé à Gaza, des organismes humanitaires (Organisation mondiale de la Santé, Amnesty International, Nations unies), ou les rares journalistes ayant survécu, n’alertent sur la mort de civils déjà affamés.

Ce sont ainsi 154 Palestiniens, dont 89 enfants, qui sont officiellement morts de faim depuis que Tel-Aviv a entamé son entreprise génocidaire, ont estimé ce qui reste des autorités locales, mercredi 30 juillet. Sur cette seule journée, , l’armée israélienne aurait tué 22 civils, dont quinze simplement venus demander de l’aide, depuis l’aube, rapportent des médecins présents à Gaza à Al-Jazeera.

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