Exclusif : un ancien employé de la GHF dénonce les "crimes de guerre" de l'organisation à Gaza

Anthony Aguilar est un agent de sécurité américain. Pendant six semaines, il a travaillé pour UG Solutions, un sous-traitant de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), l'organisation controversée soutenue par les États-Unis et Israël et chargée de la distribution de l'aide alimentaire dans l'enclave palestinienne. Dans un témoignage exclusif sur France 24, il dénonce la "complicité" de son ancien employeur dans des "crimes de guerre" à Gaza.

"Des employés d'UG Solutions à Gaza utilisent des munitions non létales et létales de façon non autorisée. Et des gens sont blessés... Des Palestiniens sont blessés", affirme-t-il.

Anthony Aguilar se souvient ainsi de plusieurs accidents sur des lieux de distribution. "Une grenade assourdissante a été jetée dans la foule, à côté d'une femme palestinienne qui était avec son paquet d'aide humanitaire. Elle attendait pour mettre ses provisions dans un sac pour pouvoir partir", raconte-t-il.

"Les balles étaient tirées aux pieds"

"Et là, un employé d'UG Solutions a tiré une grenade assourdissante. Lorsqu'elle a explosé, le morceau en métal du haut de la grenade a atteint cette femme à la tête. Elle était inconsciente. Elle était sans vie, elle ne bougeait plus. Elle a ensuite été mise sur une charrette tirée par un âne par une autre femme qui était avec elle. Et elle a été sortie du site." France 24 n'a pas pu vérifier indépendamment le sort de cette civile.

Une autre fois, "des contractuels ont ouvert le feu", poursuit-il. "Les balles étaient tirées aux pieds, au-dessus des têtes et directement dans la foule des Palestiniens qui partaient."

Des accusations niées par UG Solutions, qui affirme qu'"’aucun membre de son personnel n’a jamais tiré de coups de semonce en direction de civils".

De son côté, l'armée israélienne assure qu'après "des incidents au cours desquels des civils arrivés dans des centres de distribution ont été blessés, des enquêtes approfondies ont été menées". "Ces incidents sont actuellement examinés par les autorités compétentes de l'armée."