À Gaza, la famine s’intensifie, les opérations humanitaires « au bord de l’effondrement total »

Dans la bande de Gaza, des enfants palestiniens raclent les fonds de casserole avec leurs doigts pour espérer remplir un tant soit peu leurs gamelles vides. D’autres tendent désespérément la leur auprès d’humanitaires désemparés par les bousculades. Ces scènes de cohue au milieu des ruines sont entremêlées de cris. Plus que la peur des bombes, les hurlements sont l’expression d’une faim harassante et interminable. Cela fait désormais plus de deux mois qu’Israël bloque toute entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne, déjà soumise à un blocus inique depuis 2007.

Vendredi 2 mai, un navire de la coalition d’ONG la Flottille de la liberté – elle milite pour la cessation de cette énième violation du droit international – a été attaqué par des drones israéliens au large de Malte, dans les eaux internationales, selon ses responsables. Celui-ci transportait des denrées alimentaires vitales à destination des plus de 2 millions de Palestiniens piégés à Gaza.

« Au bord de l’effondrement total »

Le même jour, le comité international de la Croix-Rouge alertait : les opérations humanitaires dans l’enclave sont « au bord de l’effondrement total ». Cette situation « dépasse l’entendement », prévient ce dimanche 4 mai l’organisme des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). « Un effort international concerté doit être déployé pour empêcher cette catastrophe d’atteindre un niveau sans précédent. »

D’après Kazem Abu Khalaf, porte-parole du Fonds onusien pour l’enfance en Palestine, chaque jour qui passe, les cas d’émaciation sévère augmentent. Le taux de malnutrition chez les enfants a ainsi bondi de « 172 % au premier trimestre de 2025 » par rapport à la même période l’an dernier. Des ventres gonflés, des membres atrophiés. La famine comme « arme de guerre », dénonce l’ONU.

En sus des bombardements incessants, cette disette meurtrière exercée sur les Gazaouis sert le projet génocidaire orchestré par le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et ses alliés suprémacistes. Vendredi, au moins 42 civils ont été tués selon la défense civile palestinienne, qui dénombre ce dimanche 16 pertes, dont au moins trois enfants. Et 39 morts la veille, rapporte Haaretz.

Refus obstiné d’une trêve

Pendant ce temps, Netanyahou tente comme toujours de faire capoter les négociations sur un éventuel accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Et a accusé le Qatar – chargé de la médiation entre Israël et le mouvement islamiste, conjointement avec l’Égypte – d’exercer un « double jeu » et un « double langage ».

Des « déclarations incendiaires (…) qui sont loin de répondre aux normes les plus élémentaires de responsabilité politique et morale, a répondu Majed Al Ansari, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari. Un blocus étouffant, une famine systématique, le refus de médicaments et d’abris, et l’utilisation de l’aide humanitaire comme outil de coercition politique. Est-ce vraiment là le modèle de « civilisation » que l’on promeut ? »

Alors que des milliers de manifestants se sont une fois encore rassemblés samedi soir à Tel-Aviv pour réclamer la fin de la guerre à Gaza et le retour des otages, l’armée israélienne a de son côté rappelé des dizaines de milliers de réservistes. Un seul but : accélérer le génocide.

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