« Combien d’avertissements nous faut-il encore ? » : à quelques jours de la COP30, le monde se dirige vers un réchauffement à 2,5 °C

Alors que les dirigeants mondiaux se retrouvent au Brésil le 6 novembre, un nouveau rapport de l’ONU tire, encore une fois, la sonnette d’alarme : les engagements des pays dirigent le monde vers un réchauffement de 2,5 °C, très au-delà de ce que vise l’accord de Paris.

La montée des températures est attendue entre 2,3 °C et 2,5 °C au cours de ce siècle, selon les calculs de l’ONU Environnement (PNUE). Et encore, c’est uniquement si les feuilles de routes climatiques des pays sont intégralement mises en œuvre, ce qui n’est pas souvent le cas.

Le monde continue à brûler toujours plus de pétrole, de gaz et de charbon

Il y a dix ans, la signature de l’accord de Paris engageait les États à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale « bien en dessous » de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et d’essayer de la contenir à 1,5 °C, limite qui sera quasi certainement franchie au cours des prochaines années.

Le monde continue à brûler toujours plus de pétrole, de gaz et de charbon, ce qui a conduit à une augmentation très forte (+ 2,3 %) des émissions de gaz à effet de serre en 2024, selon le nouveau rapport. « L’ambition et l’action ne sont pas du tout aux niveaux nécessaires dans le monde et collectivement », a dit à l’Agence France-Presse Anne Olhoff, responsable scientifique du rapport.

Sur la seule base des politiques actuelles, donc sans tenir compte des engagements à faire mieux, le réchauffement irait jusqu’à 2,8 °C (contre 3,1 °C l’an dernier), calcule l’ONU. Les scientifiques insistent sur le fait que chaque fraction de degré de réchauffement augmente l’intensité des cyclones et des canicules, et réduit les chances des coraux de survivre. « Nous avons encore besoin de réductions sans précédent des émissions de gaz à effet de serre, dans un délai de plus en plus court, dans un contexte géopolitique difficile », résume Inger Andersen, cheffe de l’ONU Environnement.

« Combien d’avertissements nous faut-il encore ? », s’insurge auprès franceinfo Jasper Inventor. « Le moment d’agir, c’est maintenant, mais nos dirigeants dorment au volant, fonçant droit vers des catastrophes plus dévastatrices comme l’ouragan Melissa, vers la souffrance humaine, les pertes économiques et l’injustice climatique », prévient le directeur adjoint des programmes de Greenpeace International.

Si la COP30, qui s’ouvrira le 10 novembre à Belém, au cœur de l’Amazonie brésilienne, sera un moment de vérité, la session de négociations préalables organisée à Bonn en juin dernier n’augure rien de bon.

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