Royaume-Uni : la Russie suspectée d'être derrière le sabotage d'un colis qui a déclenché un incendie dans un entrepôt
La police antiterroriste britannique a indiqué ce jeudi 17 octobre enquêter sur un incendie déclenché par l'embrasement d'un colis dans un entrepôt à Birmingham en juillet, soupçonnant une campagne menée par le renseignement russe. Un cas similaire en Allemagne, également en juillet, avait été attribué par le renseignement allemand à la Russie.
En Grande-Bretagne, l'incident s'est produit le 22 juillet 2024 dans un entrepôt du groupe de logistique DHL situé en banlieue de Birmingham. Un colis a pris feu, déclenchant un incendie, qui n'a pas fait de blessé. Selon le quotidien The Guardian qui a révélé l'information, le paquet aurait voyagé par avion avant d'arriver sur le site. Sa destination n'est pas connue. Un porte-parole de la division antiterroriste de la Metropolitan Police a confirmé à l'AFP une enquête en cours sur «un incident» dans cet entrepôt. «Le lundi 22 juillet, un paquet sur le site a pris feu» et le commandement antiterroriste travaille «en lien avec d'autres partenaires européens (...) pour identifier si (cet incident) pourrait être ou non lié à d'autres incidents similaires à travers l'Europe».
Le «chaos» qu'a l'intention de semer la Russie au Royaume-Uni et en Europe
Les enquêteurs britanniques soupçonnent que cet incident fasse partie d'une campagne menée par le renseignement russe à travers l'Europe, selon le Guardian. En début de semaine, le chef du Renseignement intérieur allemand Thomas Haldenwang, avait évoqué le cas d'un colis ayant pris feu dans un centre du transporteur DHL à Leipzig en juillet, avant son transport prévu en avion. Si le colis «avait explosé à bord pendant le vol», a-t-il affirmé, «il y aurait eu un crash et les débris auraient pu toucher tous les gens qui, ici en Allemagne, sympathisent avec (Vladimir) Poutine et son régime, ouvertement et secrètement».
La semaine dernière, le patron du renseignement intérieur britannique, le MI5, Ken McCallum avait lui mis en garde contre le «chaos» qu'a l'intention, selon lui, de semer la Russie au Royaume-Uni et en Europe, via son agence de renseignement militaire GRU en raison de l'appui occidental à l'Ukraine face à l'invasion russe en février 2022. En plus de la menace terroriste, «nous sommes désormais confrontés en parallèle à des complots soutenus par des États pour commettre des assassinats ou des actes de sabotage, sur fond de guerre sur le sol européen», avait-il affirmé. Début octobre, six hommes ont comparu devant un tribunal londonien, accusés d'être impliqués dans l'incendie en mars dernier d'entrepôts industriels appartenant à des Ukrainiens dans l'est de Londres, pour le compte du groupe paramilitaire russe Wagner, classé organisation terroriste au Royaume-Uni.