États-Unis : la Fed maintient ses taux d’intérêt

États-Unis : la Fed maintient ses taux d’intérêt

La Fed n’a pas abaissé ses taux ce mercredi 18 juin. Joshua Roberts / REUTERS

Comme attendu, et malgré les demandes de Donald Trump, la Réserve fédérale américaine a maintenu ses taux pour la quatrième fois de suite ce mercredi.

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La Réserve fédérale américaine (Fed) a sans surprise laissé ses taux inchangés mercredi, décision prise à l’unanimité, et pour la quatrième fois d’affilée, un statu quo prolongé qui accroît la frustration du président Donald Trump à son encontre. Dans une décision largement anticipée par les marchés, les banquiers centraux ont maintenu les taux dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.

«L’incertitude concernant les perspectives économiques a diminué mais reste élevée», souligne dans un communiqué la banque centrale, dont les responsables disent encore envisager deux baisses de taux cette année, une éventualité dont les analystes doutent de plus en plus.

En adepte de l’immobilité prudente face au terrain glissant des droits de douane et des crises géopolitiques, la Fed avait conclu les trois précédentes réunions depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier par un statu quo sur les taux.

Plus tôt dans la journée, Donald Trump a qualifié le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, de «personne stupide». Et aussi affirmé que ce dernier, qu’il avait lui-même désigné pour prendre la tête de l’institution en 2018, était «politisé». ««Il n’y a pas d’inflation» aux États-Unis «et donc j’aimerais voir les taux baisser. Peut-être que je devrais aller à la Fed. Est-ce que je suis autorisé à me désigner moi-même ?» a lancé le président américain devant la Maison-Blanche.

Prévisions revues en baisse

En l’absence de surprise sur le niveau des taux directeurs, les nouvelles sont ailleurs. Selon son communiqué, la Fed juge que «l’incertitude concernant les perspectives économiques a diminué mais reste élevée». Ses responsables, qui actualisent leurs prévisions tous les trois mois, estiment que la situation va se détériorer encore plus qu’anticipé pour la première économie mondiale.

Ils attendent désormais la croissance du produit intérieur brut (PIB) à 1,4% à la fin de l’année (contre 1,7% prévu en mars et 2,1% en décembre 2024) et prévoient une accélération de l’inflation à 3% (contre 2,7% en mars), alors que la Fed vise 2%. Ils ont aussi légèrement relevé le taux de chômage attendu, à 4,5% (contre 4,4% en mars).

En revanche, les responsables de la Fed envisagent toujours deux baisses de taux cette année. Une éventualité dont les analystes doutent de plus en plus en raison des craintes de l’institution concernant l’inflation. Le président Trump souhaite un rythme de baisse des taux bien supérieur. Il espère une diminution de «carrément un point» de pourcentage, a minima.

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