Crise diplomatique entre Alger et Paris : « les Algériens ont souhaité renvoyer nos agents, nous renvoyons les leurs »
Les tensions entre l’Algérie et la France reprennent de plus belle. Hier, le ministre des Affaires étrangères convoquait le chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie à Paris, à la suite de la décision des autorités algériennes d’expulser les fonctionnaires français de son territoire. Jean-Noël Barrot était ce matin sur le plateau de BFM TV pour annoncer la réplique du gouvernement français.
Réciproquement, la France a directement annoncé renvoyer les agents algériens du territoire. « Les Algériens ont souhaité renvoyer nos agents, nous renvoyons les leurs », a rétorqué le chef de la diplomatie française. Des mesures supplémentaires pourront être prises selon l’évolution de la situation.
Cela fait presque un an maintenant que les relations diplomatiques franco-algériennes se dégradent de manière exponentielle. D’abord en raison d’un profond désaccord diplomatique : Emmanuel Macron avait déclaré en juillet 2024 que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». La prise de position pro marocaine du chef de l’État sur la question du Sahara occidental, en violation du droit international, avait conduit l’Algérie à rappeler son ambassadeur en poste à Paris.
Une escalade diplomatique
Depuis 1991, l’ONU prévoit l’organisation d’un référendum d’autodétermination de la région, resté au point mort. Le Maroc qui défend un plan d’autonomie du Sahara occidental affirme son autorité sur la région, riche en phosphate et propice à la pêche, au cœur de rivalités depuis cinquante ans, revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
Depuis, malgré des tentatives de réconciliations, notamment à travers un dialogue direct entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les reprises des relations et de coopération durable échouent. Pire encore, la droite et l’extrême droite française instrumentalisent ces tensions en commentant chaque conflit, sur fond électoral, de la mise en rétention d’influenceur algérien jusqu’aux questions d’obligations de quitter le territoire français (OQTF). Il y a tout juste un mois, Alger procédait à l’expulsion de douze agents diplomatiques français, tandis que la France ripostait avec une mesure similaire.
Être le journal de la paix, notre défi quotidien
Depuis Jaurès, la défense de la paix est dans notre ADN.
- Qui informe encore aujourd’hui sur les actions des pacifistes pour le désarmement ?
- Combien de médias rappellent que les combats de décolonisation ont encore cours, et qu’ils doivent être soutenus ?
- Combien valorisent les solidarités internationales, et s’engagent sans ambiguïté aux côtés des exilés ?
Nos valeurs n’ont pas de frontières.
Aidez-nous à soutenir le droit à l’autodétermination et l’option de la paix.
Je veux en savoir plus !