Risques sanitaires, circulation des bateaux, zones autorisées… Ce qu’il faut savoir avant sa première baignade dans la Seine, autorisée à partir du 5 juillet

Dans deux jours, baigneurs et bateaux devront cohabiter sur la Seine et la Marne. Après un siècle d’interdiction, les parisiens pourront piquer une tête dans le fleuve à partir du 5 juillet et jusqu’au 31 août. Au total, sept sites seront ouverts tous les jours et accessibles gratuitement, trois à Paris et cinq autres en Île-de-France, dans la Marne, à Maisons-Alfort, Joinville-le-Pont, Nogent-sur-Marne, Saint-Maur-des-Fossés et Champigny-sur-Marne.

Les rives du bras Marie, face à l’île Saint-Louis (4e arrondissement), avaient déjà eu la chance d’accueillir la baignade très médiatisée d’Anne Hidalgo, en amont des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Les parisiens pourront à leur tour y plonger. Les deux autres zones se situent au niveau du bras de Grenelle (15e arrondissement), avec vue sur la Tour Eiffel et en dessous du parc de Bercy (12e arrondissement), qui pourra accueillir 700 personnes.

À Bercy la baignade sera autorisée toute la journée, à la différence des sites de l’île Saint-Louis et de Grenelle. Pour le premier, il sera possible de se jeter à l’eau seulement le matin et dans le 15e arrondissement plusieurs créneaux horaires seront ouverts dans la semaine. Des zones de baignade sous forme de bassins ont été installées pour laisser place à la navigation des bateaux et péniches, dont l’activité ne s’arrête pas. Tous les nageurs devront passer un test d’aisance aquatique en raison du courant.

Un investissement massif

Héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la baignade dans la Seine répond surtout à un moyen « d’adaptation au changement climatique, mais aussi de qualité de vie », avait expliqué à la mi-mai la maire de Paris, Anne Hidalgo, lors d’une conférence de presse.

Mais ces zones de baignades ont un coût. Près de 14 millions d’euros ont été dépensés pour l’aménagement des différents sites. Et si certains parisiens sont ravis de pouvoir se baigner par ces temps de fortes chaleurs, d’autres sont plus sceptiques, inquiets de la qualité de l’eau. Les autorités garantissent une eau durablement dépolluée, mais dont la propreté reste soumise aux aléas climatiques. Depuis 2016, plus de 1,4 milliard d’euros ont été investis par l’État et les collectivités pour dépolluer la Seine et la Marne. Un « plan baignade » pressé par les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

Le défi reste toujours de limiter au maximum les rejets d’eaux usées dans les cours d’eau de la capitale. Deux mille nouveaux branchements au réseau d’assainissement ont été effectués depuis la fin des JOP, soit une infime partie des 23 000 branchements défectueux de l’est de Paris.

Une surveillance bactériologique renforcée

Tout au long de la période de baignade estivale dans la Seine, la pollution sera surveillée de près grâce à des capteurs permettant d’indiquer la baignabilité. Des drapeaux verts, jaunes ou rouges informeront sur la pollution et « si l’eau est impropre à la baignade, celle-ci sera fermée, sans doute le lendemain d’une forte pluie », informe l’adjoint aux sports à l’Hôtel de ville, Pierre Rabadan. « On ne jette pas une pièce en l’air, on s’appuie sur des données scientifiques », insiste l’élu auprès de l’Agence France Presse.

L’Agence régionale de santé (ARS) effectuera également des prélèvements renforcés en culture pour connaître le taux de bactéries fécales Escherichia coli (E. coli) et entérocoques, une mesure déjà mise en place pendant les Jeux. Le Code de la santé publique, appuyé sur des directives européennes, fixent un seuil à ne pas dépasser pour ces deux bactéries.

Un risque sanitaire pour les plus vulnérables

Ces mesures n’empêchent pas d’écarter la présence de nombreux autres virus ou infections (hépatite, gastro-entérite, affections cutanées, dermatite…), représentant un risque pour les plus vulnérables : personnes âgées avec une immunité réduite, femmes enceintes, personnes souffrantes ou atteintes de maladie de peau.

« S’il y a une pollution ponctuelle en amont, on est informé, donc on pourra prendre les mesures nécessaires », affirme Pierre Rabadan, qui affirme que le fleuve est aujourd’hui débarrassé de la plupart des polluants industriels. À la fin des années 1980, Jacques Chirac avait, lui aussi, lancé la promesse de pouvoir rendre à nouveau la Seine baignable pendant sa campagne. Promesse non tenue… jusqu’à présent.

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