Pruillé-l’Éguillé (Sarthe), à une trentaine de kilomètres du Mans. Un village de 800 âmes au cœur de la forêt domaniale de Bercé. Un paysage de carte postale, où passer une retraite idéale : c’est ce qu’a dû se dire Catherine Hergoualc’h, ancienne institutrice, quand elle s’est installée ici en 2012. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Un jour de 2014, l’agence régionale de santé (ARS) vient effectuer un prélèvement d’eau potable à son domicile. En recevant les résultats de l’analyse, elle découvre l’existence du CVM, le chlorure de vinyle monomère.
La cause d’un des cancers du foie les plus fréquents
Ce gaz organique entre dans la fabrication du PVC (polychlorure de vinyle), une des matières plastiques les plus utilisées. Incolore, inodore, le CVM est classé depuis 1987 comme « cancérogène certain » par le Centre international de recherche contre le cancer (Circ). Selon le ministère de la Santé, il peut être à l’origine de la forme la plus fréquente (7 600 cas par an en France) de cancer du foie, l’hépatocarcinome. En 1998, l’Union européenne a fixé la norme à ne pas dépasser à 0,5 microgramme par litre (µg/l) d’eau. Chez Catherine, le taux était trois fois supérieur....