L’administration Trump supprime 7 milliards de subventions dédiées à l’installation de panneaux solaires dans les foyers défavorisés

Donald Trump avait basé une partie de sa campagne présidentielle sur la promesse d’une future chasse à « l’anarque verte ». Y comprendre la lutte contre le dérèglement climatique et la mise en place de l’énergie renouvelable à grande échelle aux États-Unis. L’élu républicain et son administration passent aux actes : la Maison Blanche a annoncé, jeudi 7 août, mettre fin à un dispositif de subventions fédérales pour l’installation de panneaux solaires sur les toits de centaines de milliers de foyers précaires.

C’est l’Inflation reduction act, loi climatique impulsée par le camp démocrate et Joe Biden en 2022, qui mettait en place ce programme de soutien au photovoltaïque. Censée bénéficier à plus de 900 000 familles via diverses structures, cette dernière devait atteindre les 370 milliards de dollars – soit 349 milliards d’euros – de crédits d’impôts et subventions en dix ans.

Seulement 53 millions de dollars ont été dépensés

Les fonds dédiés à ce dispositif ont été annulés par la vaste loi budgétaire de Donald Trump passée début juillet par le Congrès états-unien, a affirmé Lee Zeldin, le patron de l’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA), sur son compte X. Ce dernier assure n’avoir d’autre choix que de mettre fin à ce système de subvention. Lee Zeldin l’accuse par ailleurs d’inefficacité en raison du trop grand nombre d’« intermédiaires » entre l’État fédéral et les bénéficiaires finaux.

Selon le groupe d’expert Atlas Public Policy, seulement 53 millions de dollars ont été dépensés sur les 7 milliards initialement prévus. « Donald Trump veut tuer illégalement ce dispositif pour protéger les bénéfices obscènes de ses amis de l’industrie du gaz et du pétrole », a dénoncé le chef de file de l’opposition institutionnelle au trumpisme, le sénateur démocrate Bernie Sanders, dans un communiqué.

Le gouvernement Trump a, depuis son investiture en janvier, multiplié les mesures afin de saboter des projets d’énergie renouvelable tout en facilitant l’exploitation d’hydrocarbures. La mise à mort de l’Inflation reduction act restait néanmoins, jusqu’ici, hypothétique au vu de la place que prenait le dispositif au sein des États conservateurs. « Le paradoxe, rappelait ainsi Jean-Daniel Collomb, enseignant-chercheur à l’université Grenoble-Alpes, au journal Le Monde, est qu’elle a été votée uniquement par des élus démocrates au Congrès et qu’elle bénéficie davantage à des circonscriptions républicaines. »

Une réalité que Washington a finalement balayée du revers de la main, afin d’imposer son projet libéral et écocidaire. L’administration Trump poursuit ainsi son projet de dérégulation du plan de lutte états-unien contre le dérèglement climatique. Une guerre accélérée dès fin juillet, comme l’atteste l’annulation de l’Endangerment finding, un texte adopté sous Obama qui reconnaissait que le dioxyde de carbone et le méthane sont des causes de la crise climatique en cours. Le texte permettait ainsi à des institutions comme l’EPA de réglementer les émissions des pots d’échappement de véhicules, ou encore, les rejets générés par des centrales à charbon et des usines.

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