Face à la purge de Trump et Musk, comment les fonctionnaires organisent la résistance
Depuis le 20 janvier, dans une Amérique métamorphosée, des milliers d’agents fédéraux perdent leur travail. Ava*, une employée du Bureau de protection des consommateurs en matière financière (le CFPB) et vivant à Washington, en fait partie. Le vendredi 7 février, la jeune femme reçoit un premier courriel lui intimant de ne plus se rendre physiquement à son travail. « Nous nous sommes dit que c’était vraiment en train d’arriver », se remémore-t-elle. Un vent de panique gagne les employés de cette agence fédérale créée dans le sillage de la crise des subprimes.
Un climat anxiogène envahit les esprits, alimenté par les purges dans la fonction publique orchestrées par le Doge, le département de l’Efficacité gouvernementale, dirigé par le milliardaire d’extrême droite Elon Musk. Le lundi suivant, un nouveau mail demande aux agents de cesser complètement leurs activités.
« Personne ne savait rien, même nos patrons n’étaient pas au courant. Au réveil, nous étions tous rivés sur nos téléphones, dans l’espoir de recevoir un message ou d’obtenir une quelconque information. » Finalement, le couperet tombe au bout d’une semaine. Le 13 février, Ava perd son travail, comme des milliers d’autres agents fédéraux, lors d’un week-end tristement rebaptisé « le massacre de la Saint-Valentin » par les licenciés.