Marche des fiertés à Budapest : Affluence record malgré l’interdiction d’Orban
« La liberté et l’amour ne peuvent être interdits ! » clament les manifestants de la marche des fiertés de Budapest sur une banderole géante déployée en tête du cortège. Tous les regards européens étaient tournés ce 28 juin vers la capitale hongroise suite à la décision du premier ministre Viktor Orban et de son parti d’extrême droite, Fidesz, qui entendaient interdire ce rassemblement. L’événement, symbolique des résistances à la montée en puissance de mouvements européens fascisants qui refusent de reconnaître les droits fondamentaux des personnes LGBTQIA + avait fait craindre une répression violente de la police. Mais face à la mobilisation européenne, la présence de journalistes et de personnalités venues de tout le continent, le premier ministre hongrois a donné des ordres pour éviter des incidents devant la presse tout en prévenant les participants qu’ils couraient le risque de se voir appliquer des amendes jusqu’à 500 euros. Et effectivement des dizaines de caméras à reconnaissance faciale ont été installées sur tout le parcours de la manifestation.
Un chiffre record pour la gay pride hongroise
Le maire écologiste de Budapest, Gergely Karacsony, était l’un des principaux soutiens à cette manifestation qui a rassemblé 200 000 personnes, soit un chiffre record pour la gay Pride hongroise. Contre les arguments du pouvoir il a argué qu’un tel évènement municipal ne nécessitait pas d’autorisation officielle. Les soutiens venus de toute l’Europe ont conduit la présidente de la Pride de Budapest, Viktoria Radvanyli, à proclamer : « Cette année, la Budapest Pride n’est pas seulement une fête, c’est une prise de position internationale forte. »
Plusieurs eurodéputés de gauche français et européen, comme Manon Aubry de La France Insoumise ou Chloé Ridel du Parti socialiste, mais aussi des membres du groupe centriste et libéral Renew ont fait le déplacement. Quelque 33 pays ont affiché leur soutien alors que l’interdiction du gouvernement Orban viole ouvertement les traités européens signés par la Hongrie lors de son adhésion à l’Union européenne en 2004.
Un échec cinglant pour ViKtor Orban
Viktor Orban, pilier du groupe des patriotes pour l’Europe du Rassemblement national de Marine Le Pen, avait fait des pieds et des mains pour faire adopter mi-mars une loi visant à bannir les rassemblements LGBTQIA +, allant jusqu’à modifier la Constitution pour assurer ses arrières. Le ténor d’ultra-droite y affirme l’intérêt supérieur de l’enfant qui ne saurait, prétend-il, être exposé à l’homosexualité et à la transidentité, et encore moins à des scènes de « débauche ».