La Hongrie d’Orbán acte une restriction des droits et libertés des LGBT + et des binationaux dans la Constitution

Un mois après l’adoption par le parlement hongrois d’une loi visant à interdire la Marche des Fiertés, les droits et libertés des personnes LGBT + sont de nouveau restreints dans la Constitution, via un amendement adopté lundi 14 avril. L’existence des seuls genres masculin ou féminin est ainsi gravée dans la loi fondamentale. Une mesure, voulue par le premier ministre nationaliste, Viktor Orbán, qui s’inscrit dans la lignée d’un décret signé aux États-Unis par le président Donald Trump, instituant qu’une personne est « soit un homme, soit une femme ».

Avant le vote de cette révision approuvée à une large majorité de 140 voix contre 21, quelques dizaines de protestataires ont bloqué l’entrée du Parlement. Ils ont été rapidement délogés par la police, mobilisée en nombre. Viktor Orbán a aussi fait adopter un texte s’attaquant aux binationaux, jugés « traîtres à la nation ».

Le gouvernement cherche à « éliminer les personnes transgenres »

Face à ces amendements, la députée d’opposition Timea Szabo a déclaré sur place : « Quand nous tentions d’entraver la première refonte de la Constitution (en 2011, NDLR), jamais nous n’aurions pensé être encore là 14 ans plus tard ». Dans l’hémicycle, des élus ont déployé une banderole en signe de protestation, tandis qu’à l’extérieur du bâtiment des centaines de manifestants scandaient : « On ne se laissera pas (transformer en) Russie de Poutine ». Ruby, une étudiante transgenre de 19 ans ne souhaitant pas donner son nom de famille, a confié à l’AFP être venue pour se dresser contre un gouvernement qui cherche à « éliminer les personnes transgenres » et « cacher ce qu’il n’aime pas ».

Autre texte voté lundi, celui affirmant « la primauté du droit des enfants à un développement physique, mental et moral correct sur tout autre droit ». Le gouvernement entend ainsi renforcer les bases légales de l’interdiction de la Marche des fiertés, décidée sous couvert de « la protection des enfants », selon la rhétorique en vogue à l’extrême droite. Depuis l’approbation mi-mars de cette première mesure, des milliers de personnes défilent et bloquent des ponts pendant des heures chaque semaine pour obtenir son abrogation.

Également dans le viseur, les binationaux, qui menaceraient la sécurité en s’immisçant dans les affaires intérieures « sous le couvert d’ONG et de médias se disant indépendants ». Selon le texte, « la citoyenneté d’un Hongrois détenteur d’un autre passeport pourrait être suspendue », à l’exception des ressortissants de l’UE et de quelques autres pays européens. Une durée maximale de dix ans est prévue avec une expulsion à la clé pour ceux résidant en Hongrie. Une trentaine de juristes ont dénoncé une mesure « sans précédent en droit international », qui peut « constituer une forme de bannissement et de traitement inhumain ».

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